AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de le_Bison


La radio allumée, le soleil du Mexique s'éteint. Les ondes diffusent une radionovela vénézuélienne. de piètre qualité mais surtout bon marché du genre à casser les prix, au grand désespoir de mon ami, voix célèbre sur les ondes radiophoniques depuis plus de vingt ans en compagnie de la belle et grosse Guadalupe Frejas. Il s'est spécialisé dans les rôles de méchant, une voix qui fait peur tout en émoustillant les jeunes vierges et les grosses dindes mexicaines. Mais… Maintenant qui voudrait de lui, si les vénézuéliens lui piquent son boulot. Même pas les publicitaires, une voix de violeur d'enfants ou d'égorgeur de femmes fragiles ne fait pas vendre.

Justement, le Chauve, au crane aussi exécrable que sa physionomie, lui donne la carte de visite d'un de ses amis. Un boulot bien payé, parait-il. 5000 dollars tout de suite, 10000 après le boulot. Une telle somme laisse à réfléchir. Y a de quoi tuer un homme pour ce prix-là. Et si c'était vraiment ça le contrat ? Est-ce qu'une voix peut tuer ? Dans le genre assassinat politique. Au Mexique, tout est possible, même le roman noir salvadorien, Rafael Manjivar Ochoa, écrivain exilé.

La paranoïa nous guette, les politiciens nous cachent certaines vérités, et notre acteur de théâtre de seconde scène, fauché et amoureux de la gironde Guadalupe fauchée elle par la mort, le laissant ainsi seul avec ses désillusions, semble bien mal barré dans un univers où il maîtrise parfaitement les codes. Presque un parfait loser qui n'attend plus grand-chose de la vie et qui se laissera guider juste par sa tristesse et son désenchantement pour une putain de vie. Vingt ans de service à faire croire aux auditeurs qu'il est un affreux méchant, une sale gueule, un peu pourri, tendance cynique et totalement désabusé, il se fond au milieu des services secrets plus ou moins officiels, corrompus et manipulateurs, comme du sel dans une gorgée de Tequila. Caramba.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
Commenter  J’apprécie          380



Ont apprécié cette critique (36)voir plus




{* *}