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Critique de Erik_


Visiblement, il s'agit du deuxième volet d'une série consacrée à l'Algérie. Après « Algérienne 1954-1962 » qui étaient consacré aux femmes, ce tome est destiné à voir le parcours des hommes qui se sont engagés dans la guerre.

Autant le dire tout de suite, cet ouvrage a un parti-pris qu'il assume entièrement à savoir que la France est entièrement coupable de toutes les exactions qu'elle a commis en Algérie depuis son invasion en 1830. Cela a le mérite d'être clair. Il est vrai que l'argument des pays colonisateurs est souvent de dire qu'il y a des actes terroristes qui ne sont en fait que des actes de résistance face à l'oppression d'un état.

Le Général de Gaulle a dû finalement accordé l'indépendance à ce pays qui la réclamait à juste titre alors que la guerre était gagnée sur le plan militaire mais pas sur le plan politique. Il faut dure que ce dernier était revenu au pouvoir en 1958 pour soi-disant régler le problème. Il a insufflé le chaud (le fameux « je vous ai compris ») et le froid. L'ouvrage attribue cette guerre non pas aux pauvres soldats français qui ont combattu mais à des politiques non soucieuses de l'état de transformation du monde à cette époque de décolonisation.

Le travail réalisé par l'auteur est remarquable en tout point car tous les détails y figureront notamment pour la connaissance des jeunes générations. Cela explique en grande partie la haine tenace que nous voue ce peuple de l'autre côté de la Méditerranée sans encore une fois se voiler la face. Ce ne sont pas nos amis après ce que notre pays a fait, il faut le savoir. Cependant, le message délivré serait celui de la réconciliation des deux peuples dans un élan de fraternité. Concrètement, c'est loin d'être gagné.

La Constitution algérienne définit « l'islam, l'arabité et l'amazighité » comme « composantes fondamentales » de l'identité du peuple algérien et le pays comme « terre d'Islam, partie intégrante du Grand Maghreb, méditerranéen et africain ». Actuellement, son président fait tout pour gommer toute référence à la France comme la langue apprise à l'école par exemple. On ne peut que respecter ce choix souverain qui ne concourt pas à l'amitié entre nos deux peuples.

L'auteur parvient à convaincre le lectorat par des arguments qu'on a très peu entendus. Il est vrai que beaucoup regrette la présence française car cela a laissé place à la guerre civile et surtout à un gouvernement assez corrompu qui ne respecte pas trop la démocratie. Or, pour se libérer du joug de la royauté malgré la Révolution Française, notre pays a mis un siècle avant d'être stabilisé par la République. Il faut sans doute laisser le temps à l'Algérie.

Cette BD ne fera pas consensus mais elle a le mérite d'exister et de nous donner un autre point de vue qui est parfois nécessaire pour bien comprendre la situation actuelle. Il n'y a jamais de fumée sans feu.
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