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Critique de Soukiang


La première Guerre Mondiale a été le théâtre d'une boucherie sans nom, les tranchées de Verdun et de la Somme, le gaz moutarde, les poilus ont vécu l'horreur abosolue, celle qui continue de hanter la mémoire et les manuels scolaires, celle qui laisse des souvenirs impérissables dans la longue liste des noms des sacrificés, au nom de la Patrie, au nom de l'ignonimie, les derniers survivants ont disparu, un siècle après, on n'aura jamais de cesse de raviver la flamme du soldat inconnu, solitaire et dans nos coeurs, éternellement, voici l'une de ses petites histoires qui prend une résonance particulière à l'approche de Noël, entre deux feux, bienvenue dans l'enfer glacial, je m'appelle Joseph, orphelin et toutes ses dents, je viens d'être appelé pour défendre le drapeau tricolore et advienne que pourra ...

A la guerre comme à la guerre ...

Pour avoir eu l'occasion de traverser les immensités des champs de bataille jouxtant la ville de Verdun, avoir visité l'Ossuaire de Douaumont, plus de 20 ans après, je garde en mémoire ce silence impressionnant, comme si toute vie avait déserté ces lieux empreints de tragédie humaine effroyable, une atmosphère sépulcrale qui vous secoue et remue les tripes, nul besoin de connaître tous les détails de ce qui a pu se passer dans ces terres meurtries par la folie des hommes, au son des cors pour repartir à l'assaut des troupes ennemis, battre le rappel et le fer pendant qu'il est encore chaud, entre 1914 et 1918, se sont succédés des hivers parmi les plus rigoureux que le Pays n'ait jamais connus, dans ce mince filet d'espoir, cette correspondance intime entre Joseph et Louis vous chamboulera, dans la suspension du temps, dans l'incertitude des lendemains, dans ce fil invisible qui traduit l'impuissance, à subir inlassablement cette attente sans fin, l'auteur dresse le portrait émouvant et déchirant d'un jeune personnage qui n'avait rien demandé, en aucun cas de se retrouver au milieu de nulle part, dans l'incompréhension et l'incrédulité face au chaos, à la déperdition de toutes les valeurs de l'humanité, chaque heure pouvant se traduire par la dernière, dans l'anonymat le plus complet ou presque ...

"C'est la plus monumentale ânerie que le monde ait jamais faite." Maréchal LYAUTEY
(La Première Guerre mondiale fera en tout 8,5 millions de morts militaires – dont 1,3 français – et 20,5 millions de blessés. Vingt et un ans avant 1939 ...)

Bouleversant, ces cris qui retentissent dans le brouillard et au-delà des tirs d'artillerie, un peu de poésie et d'instants surréalistes comme cette séquence véridique qui a eu lieu, un jour de Noël, s'oublier et espérer, une nouvelle courte mais d'une intensité à l'image de ce que fut certaines vies, innocentes et dans la fleur de l'âge, cet épée de Damoclès qui pèse sur la tête et menace de tout engloutir, d'embourber les soldats pour toujours, les jours succèdent aux autres, un réquisitoire contre la guerre, contre cette machine à broyer des civils et toute la Nation avec, un playdoyer pour la paix et la liberté, un style qui vous percute, vous fera passer du rire aux larmes, des situations d'une infinie tristesse alternent des petits instants de joie précaire, Carpe Diem sauf que l'urgence de la guerre est impitoyable, sans concession et puis il y a Joseph qui s'accroche encore avec le mince filament de retrouver Louis, un jour ...

Tant qu'il y a de la vie ...

Comme tous les romans traitant de la guerre sous tous les angles, du point de vue de la fiction ou des témoignages d'histoires vécues rapportées par les survivants, dans tous les conflits meurtriers, s'il est une chose immuable et intemporelle, c'est le devoir de mémoire, pour toutes les générations et celles à venir, pour profiter du moment présent, se souvenir qu'il fut des périodes troublées et dévastatrices, des millions de sacrifices et autant de petites histoires comme celle de Joseph, la liberté a un prix, La der des ders de ses amis est une ode à l'amour de son prochain, à l'espoir, aux rêves que tout un chacun porte en lui et qui l'accompagnent tout au long de sa vie, une nouvelle comme les romans, Brian Merrant démontre une nouvelle fois sa grande sensibilité pour toucher au coeur du lecteur, dans l'anarchie la plus complète, dans ce gâchis incommensurable, improviser une autre aria dans l'air irrespirable, cela s'appelle le talent de l'écrire, parfois il suffit juste de quelques mots, la colombe se manifestera alors pour chanter un message de paix ❤️
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