AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de gill


"Vents de terre, vents de mer", dont le sous-titre est "Qui vaille de mourir", est l'histoire de la famille Quintin, une famille bretonne sous l'occupation et la libération.
Cette famille réside à la propriété de Toulgoat à Brigneau.
René, le père, est le propriétaire, et directeur, des conserveries.
Gisèle, son épouse, est une jolie femme qui devient, peu à peu, aveugle.
Le couple a quatre enfants : Gildas à qui une poliomyélite est venue ôter l'usage de ses jambes, Gislain un grand garçon blond et filiforme, Marie et Luc que tout semble désormais opposer.
L'occupation, à Toulgoat, semblerait se résumer à deux ou trois douaniers allemands débonnaires si une section d'hommes en vert, n'ayant aucun contact avec la population, n'allait pas rejoindre, chaque jour, au bout de la lande, un bunker isolé, dernier jalon dérisoire du mur de l'Atlantique.
La conserverie tourne à peu près normalement.
Les pêcheurs, par manque d'essence, sont revenus à la voile.
Le "pays", posé entre une riche campagne et une mer poissonneuse, ne manque de rien.
Pourtant la famille Quintin, de l'aveu même de Gildas, est une famille "arc en ciel" !
Ses membres, dont les idéaux vont de l'extrême droite à l'extrême gauche en passant par l'autonomisme breton, seront éparpillés, écartelés et séparés par la guerre et l'occupation....
Paru en 1956, le manuscrit est daté de novembre 1944 à Fontainebleau.
Ce livre est très bien écrit. Je n'en ai néanmoins pas apprécié le propos.
Jean Merrien, dont le vrai nom est René de la Poix de Fréminville, est un formidable écrivain.
Il est la plume de la plaisance, de la redécouverte de nos côtes, de l'aventure sur mer.
Il a même écrit, sous le pseudonyme de Christophe Paulin, un excellent roman apocalyptique de science-fiction intitulé "s'il n'en reste qu'un".
C'est aussi un grand amoureux de la Bretagne....
Mais Jean Merrien, sous couvert de cet amour de la Bretagne, s'est gravement déconsidéré durant la guerre dans une certaine presse collaborationniste et nationaliste.
Et ce livre, tentant d'introduire dans l'histoire de cette famille un certain romantisme, tentant de minimiser certains faits, fait preuve dans certaines de ses phrases d'une certaine mauvaise foi, d'une certaine bonhommie feinte.
Car Jean Merrien semble faire de cette famille le symbole d'une Bretagne meurtrie par l'occupation, mais aussi par ce fameux centralisme jacobin français si honni.
Il n'en reste pas moins que cet ouvrage est une grande fresque familiale passionnante écrite de manière efficace.
Elle m'a laissé tout de même derrière elle un certain malaise....
Commenter  J’apprécie          302



Ont apprécié cette critique (27)voir plus




{* *}