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Critique de Pecosa


Hier, pour la première fois en 80 ans un chef de gouvernement espagnol a commémoré la Retirada. Pedro Sánchez s'est rendu à Collioure sur la tombe du poète Antonio Machado, puis sur la plage d'Argelès-sur-Mer sur les lieux de ce que fut autrefois le cimetière des Espagnols, où une stèle porte les noms des internés décédés dans le camp de concentration. Il s'est ensuite recueilli à Montauban sur la tombe de Manuel Azaña, le dernier président de la République espagnole.
Les souvenirs de la République s'étiolent avec le temps. Dans ce bel hymne à l'amour filial que sont ces Plages du silence, Thomas Pascual tente de retracer le parcours de son père Manu, militant du P.O.U.M. qui a combattu aux Baléares et en Catalogne puis a été interné dans « le camp sur la plage », à Argelès. « A la mi-février 1939, les baraquements étaient toujours un mythe. C'est en juillet que le camp de concentration d'Argelès-sur-Mer fut organisé. On tressait des clayonnages en jonc que l'on recouvrait d'une vieille toile maintenue par des mottes de sable aggloméré. Les plus chanceux avaient trouvé quelques planches; les privilégiés, une tôle ondulée. »
Le silence écrasant de l'exil pèse sur la famille, sur les plages du silence, et c'est avec ce beau roman fragmenté comme la mémoire que Serge Mestre esquisse le portrait d'un père, retrace le parcours d'un homme blessé. « Que s'est-il passé dans ces trous d'histoire qu'il a creusé de son silence? »
La Retirada, c'était il y a 80 ans et pour certains, encore , c'était hier.
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