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Critique de DragonLyre


Bien que je ne sache pas trop si je devais m'attendre à un condensé d'humour ou à une réelle réflexion autour des ZEP (Zone d'Éducation Prioritaire), le synopsis de ce roman "jeunesse" m'interpelait. Mais au final, j'en ressors assez mitigée.

De mon point de vue, le format très court nuit à l'intrigue. Tout va bien trop vite et - sans vouloir me montrer fataliste - on a du mal à croire qu'un cancre aussi endurci que Bruno puisse si vite changer de direction dans la vie. Une page, il adore sa vie de glandu, comme il se définit lui-même. La suivante, Madeline une nouvelle élève entre en scène et malgré ses bizarreries, Bruno ne voit plus qu'elle. Mieux encore, tout le reste du lycée se tait. Pas de vannes sur le look incohérent de la jeune fille, pas de curiosité pour savoir d'où elle vient,... En quelques secondes, elle impose le respect à toute une bande de caïds des cités. Ça me paraît assez improbable.


L'autre point noir que j'ai trouvé à ce roman, c'est l'écriture. L'auteur a opté pour un style totalement immersif et a ainsi laissé la parole à Bruno. Pendant une centaine de pages, on est ballotés de grossièretés en absence de négations dans un langage qui se veut "djeuns". Mais on se retrouve aussi avec tout un lot de subordonnées qui rendent le texte d'autant plus mécanique et indigeste que la ponctuation est souvent erratique. Je ne pense pas non plus me montrer condescendante en affirmant que l'emploi d'expressions comme moderato cantabile (page 44) reste très peu plausible quand elles sortent de la bouche d'un garçon comme Bruno.

L'auteur aborde tout de même des thèmes forts pour faire réfléchir ses lecteurs. Il nous parle de premier amour, de tolérance, de handicap, d'inégalité sociale, mais aussi de la difficulté à trouver sa place dans la société et de celle de vouloir changer d'étiquette. Il tend à dénoncer un système scolaire qui formate de plus en plus ses élèves tout en soulignant que l'éducation doit être considérée comme un droit et non comme un privilège. Malheureusement, il est difficile de caractériser correctement ses personnages et de mettre en valeur tant de messages différents en si peu de pages. L'ensemble paraît brouillon et survolé ; il y a comme un goût de trop peu qui s'en dégage même si certains passages restent amusants et/ou pertinents (comme par exemple l'envoi du mail à M. Patachon).
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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