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Critique de ClaireG


Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?

1933 - de jour, pas grand-chose sur les bords du Dniestr, frontière naturelle entre la Moldavie et l'URSS post-révolutionnaire. de nuit, les choses changent. Des migrants russes tentent de forcer la surveillance aiguë, d'un côté comme de l'autre, pour passer en Roumanie. Mais les règles sont strictes : si tu ne parles pas le roumain ou si tu n'as pas de famille dans le pays, tu es systématiquement renvoyé à ta misère d'origine.

Des contrebandiers et des espions usent de subterfuges, des adolescents et des vieux risquent le tout pour le tout, des passeurs et des voleurs opèrent sans bruit pour tromper la vigilance des Moldaves.

Pour le lieutenant Ragaïac, militaire d'honneur, ces longues gardes sous un horizon infini sont monotones et peu exaltantes. Intellectuel forcé pour tromper l'ennui, son obsession est d'intercepter "la femme russe", idéale et parée de toutes les vertus.

En l'attendant, car son meilleur ami l'a eue sous la main mais a dû la renvoyer à travers la steppe glacée, Ragaïac s'enlise dans des bras plus hospitaliers. Elle reviendra cette femme rêvée mais finira noyée, ne laissant que son violon à l'amoureux transi.

Première lecture de cet écrivain roumain mort en 1935 à 41 ans. Son écriture déliée, classique et précise m'a fait penser à Pouchkine. le peu d'action et les coucheries répétées ont vite fait de me lasser mais les quelques passages historiques ont relevé mon intérêt pour le lien que fait l'auteur entre le fleuve et la barrière idéologique qu'il représente, ainsi que pour la similitude des migrations que nous connaissons aujourd'hui.
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