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Critique de Marpesse


Ce n'est pas Mister Love, comme le nomment ses élèves. le o de Thomas Lauve se prononce comme un o fermé. Dans le premier chapitre, il arpente les rues de Paris, le pantalon plein de ses propres excréments, il s'est fait dessus. Il sent mauvais, on le regarde de travers. Cette diarrhée est le trop-plein de tout ce qu'il renferme depuis l'enfance, quand son père le forçait à aller aux toilettes comme un homme, qu'il le perdait au fond des bois de la Corrèze et que sa mère, un jour, est partie de la maison sans jamais revenir.

Sorti du milieu paysan, Thomas est devenu professeur de français ; il enseigne à des collégiens de la banlieue parisienne au nom très symbolique de Helles, parangon de ces lieux sinistres.
Revenu à Siom, nom lui aussi imaginaire qu'il donne à Viam où il est né, Sion comme la Terre promise, la Ville Sainte, il raconte aux paysannes cette errance nocturne et humiliante, sa vie minable de professeur, ses amours glauques qui n'en sont guère. Tout est sombre, triste, morose, comme cette banlieue.
Le roman, écrit dans une langue classique et solide, une syntaxe exemplaire - si l'on excepte ce petit tique de langage dont l'auteur aurait pu se passer, les "n'est-ce pas" là pour mimer le langage oral, mais inutiles - raconte la vie d'un homme à travers le corps, les odeurs que l'on cache, ce que l'on retient et que d'autres étalent, comme les élèves leur ignorance ou les hommes leur brutalité...

"Et puis, je ne peux plus rien pour eux, tout est trop violent, cette société, cette fin de siècle, même leurs noms, je n'en peux plus des Océane Delorme, des Christopher Lévesque, les Malika Lecoeur, et je n'ai jamais pu prononcer sans frémir d'indignation le prénom de Wendy Dufresnois, de Kimberley Morin, de Kevin Dufour, je n'en peux plus de leur langage, de leur veulerie, de leurs gueules..." (p. 359)

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