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Critique de Nadael


Voici un livre plutôt étonnant autant par sa forme que par son contenu. Son véritable titre, à rallonge, surprend instantanément le lecteur, et attise il est vrai sa curiosité : La vie trop brève d'Edwin Mullhouse, écrivain américain, 1943-1954, racontée par Jeffrey Cartwright. Celui-ci nous livre donc sa biographie d'Edwin Mullhouse, son camarade de classe et voisin avec lequel il a tissé apparemment une grande amitié.

Dès le commencement, le lecteur sait qu'Edwin perdra la vie à 11 onze ans. La tension monte ainsi crescendo tout au long du roman, qui est organisé en trois parties disctinctes ; les années de jeunesse, les années de maturité et les dernières années. Dans la première partie, on assiste à une explosion de couleurs, des descriptions qui n'en finissent pas, une multitude de détails, très ennuyeux parfois. On sait tout de la petite enfance d'Edwin, un petit garçon très entouré, l'amosphère y est d'ailleurs plutôt joyeuse. L'ambiance des années de maturité fait plus penser à un clair-obscur, les choses dépeintes sont plus contrastées, les situations sonts moins drôles voir carrément dramatiques. On y parle d'école, de camarades de classes, de la découverte de l'écriture, des premiers chagrins d'amour, d'amitié et d'inimitiés. Les dernières années sont quant à elles représentées d'une manière très sombre, on a moins de description, on est plus dans les pensées des protagonistes. Mais surtout, on sent la fin tragique annoncée arriver et on la redoute. Les dernières pages sont assez angoissantes, les couleurs ont totalement disparu : Edwin et Jeffrey ne se rencontrent plus que la nuit lors de virées au clair de lune...

On sent très vite qu'Edwin est un sujet d'étude pour Jeffrey, il observe le moindre de ses faits et gestes, les relations qu'il entretient avec sa famille, ses peurs, ses doutes, il fouille dans les tous les recoins de son existence...on a l'impression que Jeffrey est constamment au côté d'Edwin jusque dans ses pensées, dans ses rêves. Il semble vouer un véritable culte pour ce garçon qu'il considère comme un génie, une personne à part, quelqu'un de fascinant, et qui a selon lui écrit un chef d'oeuvre : Cartoons. Pourtant, Jeffrey semble beaucoup plus avancé intellectuellement qu'Edwin...mais le biographe n'altère -t-il pas quelque peu la réalité, ne la déforme -t-il pas ? Edwin qui est censé être le personnage principal de ce roman est avant tout le sujet de la biographie, on pourrait donc se demander s'il ne serait pas instrumentalisé par Jeffrey : ce dernier façonnerait son personnage, lui indiquerait les directions à prendre, le manipulerait … ?
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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