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Critique de Kirzy


Ce court roman se présente comme un manuscrit posthume écrit par un botaniste septuagénaire, le professeur Lukas Ohlburg, retiré dans une maison familiale en pleine forêt en Basse-Saxe. Il y dévoile son projet de rassembler ses essais scientifiques en un seul ouvrage. Mais le manuscrit est aussi rempli de réflexions très personnelles, introspectives sur son passé ainsi que sur le sens de sa vie.

Le récit serpente, se déplace tranquillement à travers les détails de la mémoire de Lukas, son enfance auprès d'un père rigide tentant vainement de contrôler la nature sauvage dans la cabane forestière, les premiers expériences amoureuses, les relations à son frère. Cette promenade mémorielle, qui écume les événements, s'entrelace avec une fin de vie qui apparaît comme un grand moment de clarté et de simplification, comme un retour aux sources permettant à Lucas de réexaminer sa vie, à commencer par son activité de scientifique.

Il réalise avec mélancolie, sans colère ni désespoir, que ses connaissances scientifiques ne l'ont pas permis d'arriver à une compréhension profonde de la nature. Klaus Modick présente très bien cette dilatation de l'esprit, cette prolifération de la pensée qui le conduit à remettre en question ses certitudes. La terminologie et les classements scientifiques aliènent le regard porté sur la nature, ne rendent pas justice à sa réalité esthétique et sensuelle, font perdre l'émerveillement face à la beauté.

Si les passages strictement scientifiques m'ont quelque peu perdue et fait décrocher, ceux sur la reconnexion libératoire à la nature sont absolument superbes. Surtout lorsqu'ils se tentent de fantastique avec la métamorphose végétale de Lukas qui se couvre de mousse, . Très belle idée aussi que d'explorer ce besoin de transcendance à l'heure de la mort à travers la fascination pour ces organismes végétaux apparemment aussi insignifiants que sont les mousses.

Face à une introspection aussi intime et contemplative, la lecture se poursuit nimbée de solennité et de recueillement, intrigante parfois désarçonnante mais toujours questionnante sur le mystère du vivant.
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