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Critique de cousin66


Emeric de Monteynard accorde ses mots, subtilement pesés et assemblés un à un, autour du thème unitaire qu'est la nuit corrélée à d'autres universaux : le temps, l'amour, la mort, la nature... Emblématique, le terme "sens" et ses dérivés englobe signification, sensibilité et sensualité : « J'en appelle au toucher », « Je voudrais que mes mots sentent la chair, la sueur la rosée »... Plus ouvrantes que les réponses sont « ces questions // Qui se goûtent / Par tous les sens à la fois ». Voici 73 poèmes d'un pouvoir de suggestion tel que l'on n'a jamais fini de les rêver, alliant densité et beauté. Ils peuvent aussi initier à un autre « sens de la nuit », de l'ordre d'une quête spirituelle, que nous croyions ou non à « l'attente d'un dieu » ou aux anges, « Dont nous cherchons / les traces encore // À genoux ». Ce sixième sens « donne à voir » ce qui est caché, secret, obscur, doux ou brûlant, ce qui, en-deçà des mots, se fait cri : « Articule / Un cri - / Ta prière » - ou silence : « Sache // Immobile, sentir un silence. » Il suscite lueurs, feux, éclats, rais de lumières incandescents, et débouche sur l'espoir « qu'un jour / le jour l'emporte sur la nuit ». Il invite à avancer, « Jusqu'à temps / D'être // Et d'être / à soi », « Et que s'immisce enfin / La Joie. »
« À la croisée des chemins », Emeric de Monteynard s'affirme comme un grand et authentique poète de plus en plus reconnu. Un trouveur. (Critique de Nathalie Cousin publiée dans « Les Cahiers du Sens », 2014, n°24.)
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