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Critique de Toocha


Germinal des temps modernes, les vivants et les morts raconte la lente agonie de la Kos, l'usine qui fait vivre toute la région de Raussel, et le combat de ses employés pour la maintenir en vie.
Grande fresque sociale, le roman fourmille de personnages rendus vivants, dans le portrait de leurs faiblesses comme de leurs noblesses. Il restitue intelligemment comment la fin de l'usine contamine toutes les sphères de la vie de ses employés.
L'opposition trop caricaturale entre les ouvriers et le patronat est évitée : dans la grande galerie des personnages, il y a des salauds parmi les ouvriers, des bons du côté des puissants (j'ai beaucoup aimé le personnage de Format, qui devient directeur de l'usine moribonde, et ne comprend que trop tard qu'il était agi et joué), et les héros évitent le manichéisme (Rudi, si éloquent, si fin, si engagé, si amoureux de Dallas, est aussi un type qui trompe sa femme et se laisse aller au déchaînement de violence qu'il voulait éviter). Les vrais responsables de la mise à mort de la Kos resteront anonymes, dans les méandres des holdings qui détiennent successivement l'usine. Bien qu'elle date de 2004, il y a une grande contemporéanité dans cette histoire.
La grande scène finale, qui voit l'affrontement des manifestants et des CRS, prend aux tripes.
Je regrette seulement la récurrence un peu trop insistante des scènes de chair dont l'auteur se délecte, qui n'apportent pas toujours grand-chose.
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