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Critique de lumerolle


Quand Frédérique Mosimann m'a proposé de chroniquer son livre le café des écorchés, le titre m'a de suite interpelée. Je remercie chaleureusement la romancière de m'avoir confié ce service presse via SimPlement.pro en échange d'un avis honnête.

L'action se situe à Bordeaux. Pénélope, les épaules voutées, se dirige vers un rendez-vous important la boule au ventre. En chemin, elle tombe sur la devanture d'un petit café dont l'ambiance confortable et rassurante filtre à travers la porte. Attirée comme aimant, elle y entre et sa vie va prendre un nouveau tournant. Elle y trouve deux pairs d'oreille attentives et deux coeurs que la vie a également malmenés.

Cette histoire est une sorte de coup de poing. Elle livre à travers Eugénie, Pénélope et Guillaume des témoignages poignants relatifs à certains problèmes de société actuels. On y retrouve le burn-out, le viol, le manipulateur narcissique, la dureté du monde du travail et la violence conjugale. A travers leurs récits, les personnages parlent sans filtre de leur vécu.

La langue de Pénélope se délie un peu trop vite à mon goût au début du roman devant ces inconnus. Au départ, je pensais que l'intrigue se développerait de manière plus classique autour du dialogue entre les acteurs qui permettrait d'aménager progressivement un espace de conversation salvatrice. L'écrivaine a préféré aller au vif du sujet en posant rapidement de longs monologues où Pénélope et Guillaume parlent de leurs expériences avec peu d'interruptions. Cette méthode n'est pas dérangeante quand on comprend son but : sensibiliser le lecteur à ces problématiques et montrer que l'on peut y survivre. Cependant, je pense que cela aurait plus d'impact d'amadouer le lecteur en développant une atmosphère de confiance avant de lui lancer à la figure ces thématiques dérangeantes et bien trop véridiques.

Elle aborde également l'art comme thérapie pour s'en sortir et ne pas perdre pied. Bien qu'elle ne décrit pas de scène de peinture ni les toiles des personnages, elle met l'accent sur la guérison par l'art. Des poèmes ponctuent chaque témoignage comme un point final montrant qu'ils ont surmonté leur passé en le partageant avec des âmes chaleureuses, à l'écoute et compréhensives.

La narration relatant le vécu des personnages leur donne de la profondeur et une grande humanité. C'est encore une fois, les misères qu'ils ont traversées qui les rendent si palpables. C'est ce qui a permis la création d'un lien entre eux et la lectrice que je suis.

La plume de Frédérique Mosimann est simple et sans fioriture. Elle est parfaite pour exposer ces thèmes et toucher un maximum de lecteurs. Nul besoin de lyrisme, cela diminuerait la puissance de ses propos. A noter qu'elle a ajouté un guide pour dédramatiser le burn-out et pour aider ceux qui sont touchés de près ou de loin par cette maladie.

En bref, le café des écorchés est un récit-témoignage qui délivre sans emballage clinquant ou reluisant des problématiques contemporaines qui sont importantes pour Frédérique Mosimann d'autant plus que ce livre puise dans sa propre vie. Délaissant le côté romancé, celle-ci privilégie la dénonciation de la réalité dans laquelle bon nombre d'êtres vivent ou survivent.
Lien : https://uneloupiotedanslanui..
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