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Critique de FlorinNogueira


Parce que les sujets développés dans ce roman m'intéressent beaucoup et que j'ai parcouru beaucoup de critiques faisant l'éloge de ce dernier, je pense avoir nourri de grandes attentes avant de débuter ma lecture.

L'ouvrage se lit très vite, mais j'ai tout de même senti que je m'y ennuyais par moments, certainement à cause d'une plume que j'ai trouvé trop concise, typiquement américaine en fait, d'une simplicité qui ne m'a malheureusement pas convaincu. Ce n'était pas de la virtuosité que je cherchais, mais j'aurais aimé ressentir une altérité, une singularité dans l'écriture, quelque chose de neuf. de même, j'aurais aimé trouver une perspective qui creuse plus en profondeur les rouages du racisme aux Etats-Unis, mais l'exploration de la psychologie des personnages reste intéressante.

Les protagonistes sont touchants, leur peine est palpable et leur peur se ressent, mais j'ai eu la sensation, que le roman se rangeait du côté de la doxa commune, sans vraiment aller plus loin… Si les événements narrés sont révoltants, que la terreur induite par les meurtres de personnes Noires par la police est ressentie, comprise et qu'un système dans sa globalité est responsable, j'ai trouvé le roman très lisse et édulcoré, très grand public en somme. Peut-être que ce roman pourra sensibiliser des lecteurs contre le racisme et les violences policières. Néanmoins, il est déjà de notoriété publique que ces injustices ont lieu depuis trop longtemps et j'imagine que des personnes qui seraient portées vers ce livre ne l'ignorent pas.

Toutefois, j'ai trouvé des passages intéressants, par rapport à la liberté que devrait avoir un écrivain racisé d'écrire ou non sur sa condition sociale, sur la construction du personnage médiatique du primo-romancier et j'ai apprécié les derniers passages, où l'écrivain est face à ses troubles, ses hallucinations ont enfin fait sens pour moi. En effet, je trouvais initialement que l'idée était intéressante, mais je pense qu'elles auraient mérité d'être exploitées plus en profondeur. Les apparitions de l'attachant Gamin étaient pour moi redondantes, en se résumant grossièrement à :
" - Je sais que tu n'es que le fruit de mon imagination.
- J'existe pour de vrai ! Seuls les autres ne peuvent pas me voir ! "

J'ai peut-être du mal avec la littérature américaine, ses phrases courtes et son lot de banalités. Particulièrement dans les passages où le personnage principal s'essaye au badinage amoureux, à la séduction ou reste simplement méditatif, amenant à un lot de réflexion dont je n'ai pas perçu la profondeur. J'ai eu du mal à ne pas trouver ça superficiel, commun, dispensable et typiquement américain, tant les productions grand public ont le don de déployer une philosophie et des questionnements existentiels plats. En ce qui me concerne, ça a bien peu de charme.
Ma critique ne se veut pas exhaustive ou accablante pour ce roman aux sujets durs et sensibles, cependant assez lisse pour être une distraction grand public. Ceci dit, j'ai du mal à ne pas percevoir de contradictions dans cette dernière énonciation, ou à ne pas me figurer les visées commerciales qui mènent à ce lissage.
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