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Critique de Perlaa


« Les chandelles se consument jusqu'au bout » telle est la traduction littérale du titre original. La lente et inexorable combustion suggérée par le titre original hongrois s'oppose aux braises françaises.
Les chandelles c'est la vie d'Henri, fortuné et brillant général hongrois, désormais reclus et celle de Conrad, son modeste ami polonais, rencontré à l'Académie militaire dans la Vienne impériale de la fin du siècle précédent.
En 1940, après 41 ans d'absence Conrad rend enfin visite à son ancien ami dans son château endormi au coeur d'une forêt hongroise.
La soudaineté de la rupture entre les 2 amis et l'absence de mots d'explication entre eux deux, auront marqué un point de non-retour dans cette amitié.
Les retrouvailles tant espérées transforment le face à face en un monologue, fruit du questionnement du général. Les vagues réponses de Conrad apportent peu d'éléments, juste une pondération des affirmations brusques du général et le sentiment que rien n'a été simple pour lui non plus.
Les raisons de la rupture sont délicatement et successivement dévoilées et pour la première fois évoquées par Henri faisant face au mutisme de Conrad.
Après la rupture, le monde d'Henri bascule. Il va accomplir le chemin seul, retiré du monde se retirant prématurément de la vie militaire.
Henri est le représentant des valeurs de l'ancienne monarchie impériale où l'honneur, le courage, la vérité, l'estime de soi étaient érigés en vertus fondamentales. On pense au préfet von Trotta, lui aussi solitaire et enfermé dans son statut. La comparaison ne s'arrête pas là, amusant de noter là aussi la rencontre enivrante dans les deux romans avec le dernier des Habsbourg.
Que reste-t-il de la longue réflexion du général? Des braises incandescentes qu'il a remué mais qu'il est devenu inutile de raviver.
On retient le parcours de brillants jeunes gens pendant la belle période de la monarchie, tous les deux différents mais vaincus par l'impossibilité de parler de ce qui fait souffrir.
Un roman nostalgique d'un grand charme. À lire sans hésitation.

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