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Critique de c.brijs


Le Sixième Commandement - Tu ne tueras point

Dans le confort bien douillet de ma petite vie bien tranquille, je suis viscéralement contre la peine de mort! Avis somme toute théorique car, heureusement, je n'ai jamais été de près ou de loin réellement confrontée à ce dilemme. Si on touchait à la chair de ma chair, n'hurlerais-je pas pour réclamer que justice soit faite?

Riley Scott, lui, a choisi. En votant "oui" au référendum pour le rétablissement de la peine capitale, il s'est aussi engagé à remplir son devoir et à participer de manière active à une exécution future. Bien sûr, comme pour la loterie, il s'est dit qu'il y avait peu de chances que cela tombe sur lui... Aussi, quand il se voit convoqué, le monde s'écroule autour de lui. Se rendant alors compte de son erreur, il n'aura de cesse de tout faire pour éviter l'inévitable...

Ce livre m'a réellement remué les tripes. Malgré le portrait peu flatteur que l'auteur tire de son héros, un jouisseur égoïste de la vie, on ne peut que finalement s'apitoyer sur son sort et, in fine, sur le nôtre... L'homme réfléchit rarement aux conséquences de ses actes, se contentant de réagir avec ses tripes. Ce livre a pour mérite de nous mettre face à nos responsabilités. Tout choix porte à conséquence, l'ignorer consiste une erreur fatale.
A présent, je n'ai qu'une envie, relire "Le dernier jour d'un condamné" de Victor Hugo.

Quant à la forme, ce livre se lit rapidement. Construit comme un récit policier, le lecteur est maintenu en haleine tout le long par un suspense bien présent: le héros pourra-t-il finalement se soustraire à son devoir? Il est également criant de réalisme. Nous partageons les diverses pièces du puzzle: les compte rendus des auditions du procés, la description des photos de la victime, des articles de journaux et même les confessions "en live" du condamné. Pire, l'auteur nous décrit tous les rouages de la machinerie. Avec le héros, nous irons même jusqu'au bout de l'horreur en la testant avec lui :

"Le tissu rabattu sur son visage qui l'étouffait. La corde qui faisait remonter sa mâchoire inférieure vers son crâne. Les menottes en cuir qui lui mordaient la peau. Un noeud coulant. Je vais être pendu. Ils sont en train de me pendre. Pourquoi?"

Quant à la psychologie des personnages, on plonge ici dans ce qu'ils ont de plus sombre, au coeur même de leurs perversités. La sexualité pervertie du héros a de quoi choquer mais il ne pouvait en être autrement.

Bourreau et condamné ne sont finalement pas aussi éloignés que cela....
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