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Critique de Tachan


Quand un illustrateur pétri de pop culture japonaise réalise enfin son premier manga dépassant les 10 pages, cela donne le sémillant mais singulier Commonbread, du nom de la seule nourriture - ou presque - de ses personnages dans le monde post-apocalyptique qu'il a imaginé.

Série terminée en 4 tomes au Japon, elle est l'oeuvre unique de Mujiha, un dessinateur qui a longtemps travaillé dans le milieu de l'illustration avant d'arriver au manga, ce qui se sent et rappelle d'autres artistes avant lui. de plus, il pioche allègrement dans une pop culture connue des vieux amateurs de manga qui ne peut que séduire par sa fibre nostalgie. Alors tant pis si c'est une lecture légère et un brin anecdotique, elle divertit et c'est là l'essentiel.

On commence à avoir l'habitude des récits post-apocalyptique désormais mais celui-ci s'inscrit, à l'aune d'Escale à Yokohama, Blame ou encore A journey beyond heaven, dans ces titres qui invite à l'exploration d'un monde singulier dans une ambiance tout aussi particulière. Ici, nous suivons Haruka, une jeune fille qui aime explorer le champ de ruines qu'est devenue sa planète, avec pour seul compagnon son commonbread, cet aliment bien pratique.

Le ton du récit est volontiers décalé. Il dégage une apathie presque drôle tant elle rompt avec la fragilité et la sécheresse du monde visité. Haruka est le genre de personnalité nonchalante que j'affectionne car elle prend tout par-dessus la jambe et reste concentrée sur son seul objectif égoïste : découvrir de nouveaux objets et surtout chercher de nouveaux aliments à consommer. C'est très drôle, en mode pince sans rire, car nous lecteurs nous voyons bien que c'est notre monde qui a ainsi été tordu. On retrouve en artefact des consoles de jeux, des carrés de curry ou encore un bâton magique à la DragonBall. C'est savoureux à souhait.

 Avec son trait très sobre et clair, rappelant celui de Nihei, Mujiha nous fait participer aux explorations de son héroïnes dans ces ruines qu'on semble parfois reconnaître. Il a un bon rythme, un joli sens de la chute et une ambiance nombriliste un peu solitaire, malgré les quelques rencontres qu'on y fait. Rien ne reste en mémoire mais tout s'enchaîne joliment. Les moments d'action et de combat, même, sont joliment mis en scène, avec des créatures visqueuses issus de ce folklore venant de la méduse et autres créatures aqueuses qu'aiment tant les Japonais pour se faire peur. Et ça fonctionne, c'est repoussant !

J'ai donc pris plaisir à suivre les pérégrinations aventureuses et gourmandes de cette héroïne détachée atypique dans cet univers non moins singulier de ruines qui nous disent quelque chose. C'était drôle, décalé, étrange, avec un mélange d'influences pop riche et savoureux. Rien qui sort vraiment du lot mais une belle efficacité et de chouettes références pour une aventure entraînante et bien mise en scène. C'est déjà très bien pour une première oeuvre !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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