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Critique de read_to_be_wild


« Fangstmann Overvinter 1932-33, voilà le nom inscrit pour cette femme dans le formulaire de police pourtant réservé aux hommes. Chasseuse au féminin, ça se dirait fangskvinne en norvégien. La première au Svalbard. »

La femme au renard bleu, Robyn Mundy #editionspaulsen #servicepresse #paldeprintemps #voixdesfemmes

La collection #lagrandeourse nous offre à nouveau une belle pépite polaire !

Un récit magnifique où s'entremêlent l'histoire de cette femme ayant réellement existé, Wanny Woldstad, et l'histoire de la renarde bleue ; un récit ayant pour décor la beauté, l'âpreté et l'étendue sauvage du Svalbard !

Le Svalbard, cet archipel norvégien situé dans l'océan arctique, est une terre qui attire, fascine, et pourtant : « ces terres sont sans pitié pour ceux qui oublient que leur survie ne tient qu'à un fil. Que deviendrait-on ici sans fusil dans les mains ? Combien de temps survivrait-on en pleine nature ? »

Deux héroïnes, l'une humaine et l'autre renarde. Les chapitres alternent entre les aventures des coéquipiers, Wanny Woldstad et Anders Sæterdal, et le quotidien de l'animal.

« le dos de la rejetonne est couvert de morsures, son cou un croquis de cicatrices. Elle approche de son poids adulte, déjà agile et hardie pour sa taille. Elle grimpe plus haut que les siens, s'arrête pour les regarder. Elle se faufile parmi les pierres fissurées par le gel et le dégel. Elle est si légère qu'on croirait la voir voler, ses pattes effleurent à peine le sol. Gracieuse, elle file sur les saillies trop étroites et périlleuses pour un renard mature. Elle s'aventure plus haut, saute des gouffres sans hésiter ni se soucier du chemin du retour. »

Deux héroïnes volontaires, farouches et libres ; leur indépendance, elles la gagnent durement, l'une et l'autre. Et cette narration, féminine des deux côtés, est une réussite justement parce qu'elle met l'humain à égalité avec l'animal.

Certes, Wanny et Anders sont trappeurs, mais il ne s'agit pas ici d'une apologie de la chasse ; l'autrice présente un mode de vie à une époque donnée (1933) et surtout elle nous décrit une nature pleine de charmes, riche, sauvage, enivrante.

L'écriture est d'ailleurs à l'image de l'environnement : elle peut se faire concise et âpre, mais elle devient poésie et enchantement quand elle décrit tout le foisonnement de cette nature enchanteresse.

« Les anciens chasseurs sámi racontent que l'on peut entendre les aurores boréales. Des verts, des blancs, un ruban de rose, des traînées de nuages vaporeux qui se replient sur eux-mêmes. Andres admire le spectacle et repense à la légende du renard arctique bondissant dans le ciel pour provoquer ces aurores par l'effleurement de la cime des montagnes avec sa queue miroitante. Il se retourne, le cou tendu, pris de vertige. le ciel s'anime de couleurs et de mouvement. »

Il y a tant de grâce et de splendeur dans ces pages, tant d'instants suspendus où la nature se déroule sous nos yeux comme si nous y étions…

« - Vous les entendez ?
Le chant des oiseaux. le plus doux son au monde après des mois de silence.
- Des fulmars, observe-t-il. Les derniers à partir, les premiers à revenir.
- C'est prodigieux. Existe-t-il sur Terre quelque chose de plus beau ? »

J'ai été conquise par ce roman qui avait tout pour me plaire : l'aventure polaire, la nature sauvage, la féminité forte et indépendante… un vrai régal de lecture !

Merci encore aux éditions Paulsen pour ce roman qui m'a tout simplement enchantée !
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