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Critique de visages


Si le livre 1 m'avait un peu privée de l'univers onirique et fantastique si propre à H.Murakami, le deuxième vient combler ma frustration! Notre narrateur poursuit sa quête créatrice et bien au delà! Il se retrouve entraîné dans un monde bien particulier , guidé par les personnages du tableau trouvé dans le grenier du vieux peintre Tomohiko Amada. Pour retrouver la fillette avec laquelle une complicité singulière c'est créée, il va affronter ses démons les plus profonds, se relier à son passé de façon improbable, faire confiance à ce qui semble le plus déraisonnable...Ce personnage de Marié prend toute sa dimension dans ce second livre et permet de développer avec beaucoup de sensibilité toute une gamme d'émotions chez le narrateur qui remet en question la relation enfant/adulte, parfois symétrique parfois pas, toujours complémentaire et jamais hiérarchique.
Plus que jamais H.Murakami intérroge sur la porosité entre rêve et réalité, sur la crédibilité de la notion de temps linéaire, sur ce qui influe , in fine, le plus sur nos choix et notre être: la réalité objective ou le poid qu'on accorde à ce que l'on ressent, ce que l'on croit. " Dans ce monde, il n'y a sans doute rien de certain dis-je. Mais on peut au moins croire à quelque chose."
La création est abordée avec un grand "C" en y incluant la paternité: qu'est- ce qu'être père,, qu'est-ce qui fait père? Que se trame t-il entre l'oeuvre et l'artiste? qui appartient à qui? qui révéle t-il à l'autre l'essence de ce qu'il est?
Si l'auteur nous offre pleinement danc ce deuxième livre toute la palette des sujets qui lui sont chers entre "monde objectif" et "monde parallèle il me confirme également l'impression ressentie dans le premier d'un nouvel angle de vue. le narrateur est, en effet, conscient d'évoluer dans des sphéres dont il ne peut parler à n'importe qui sans passer pour un fou. Son questionnement est explicite et l'extra-ordinaire n'est pas posé comme une évidence contrairement aux précédents romans.
Enfin, j'ai le sentiment de quelque chose d'auto biographique dans cet écrit.Par exemple, comme les tableaux inachevés du narrateur, j'ai toujours eu le sentiment qu'H.Murakami ne peut véritablement achever ses romans.Il y a toujours des liens qui ne sont pas faits et pourtant attendus, des réponses en suspend...Quel serait le risque d'une fin structurée? L'interrogation est-t-elle nécessaire en conclusion?
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