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Critique de Albounet


Ce récit assez énigmatique est le dernier roman de Nabokov avant la naissance du magistral Lolita.
Les amateurs de cet auteur, dont je fais partie, y retrouveront la subtilité, le cynisme et l'écriture riche en digressions de sa plume.
Ils y retrouveront également le thème récurrent dans l’œuvre du créateur de Lolita : l'oppression , le déchirement intérieur d'un homme par l'époque et l'environnement qui l'étreignent.
Nabokov , injecte également un autre thème tout à fait secondaire ici mais qui montre que la plus célèbre des nymphettes germait déjà dans son esprit : le désir d'un homme pour une toute jeune femme. Celle-ci se prénomme Mariette. C'est la gouvernante.
Ce texte nous situe dans un lieu et à une période inconnue sous un régime dictatorial. Bien évidemment , c'est au stalinisme que ce régime fait référence.
Le héros , Krug, quinquagénaire érudit, impavide, vient de perdre sa femme et reste seul avec son jeune fils de huit ans (et cette fameuse gouvernante).
Le parti lui propose de devenir le président de l'université d'état.
Si l'atmosphère lourd et trouble du roman rappelle celle du Procès de Kafka ( "la métamorphose est sans doute le plus grand texte du début du XXe" affirmait Nabokov), le personnage , quant à lui, nous ramène à Roubachoff , célèbre héros du "Zéro et l'infini".
Je me souviens avoir lu ce roman pour la première fois il y a sept ou huit ans.
Une scène m'avait marqué . Celle où, au début du roman, Krug tente de traverser un pont . Et lorsqu'on me parlait de ce roman , cette scène me revenait soudainement et inlassablement .
Nabokov , par cette scène ubuesque, parvient à décrire avec virtuosité un régime dictatorial en se départant totalement du champs lexical de la politique et de la répression.
Voici exactement , ce qui est à mon sens , l'illustration d'une scène réussie .








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