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Critique de domi_troizarsouilles


Voici le deuxième livre que j'aborde en tant que lectrice pour les éditions Librinova, que je remercie une fois encore pour leur confiance.
Cette lecture me laisse réellement perplexe, mais ne m'a hélas pas emballée. La présentation du livre, de même que la jolie couverture, m'avaient beaucoup attirée. Ensuite, j'ai très vite apprécié le contexte très original dans lequel l'auteur plante son récit.

Nous suivons les aventures d'un certain Oscar Baldinier, homme sans envergure et en plein chagrin d'amour, ce qui va le conduire jusqu'au suicide. Bon, avouons : le début ne m'a pas passionnée, car cette histoire est pathétique ; Oscar m'a semblé un personnage tout à fait inintéressant et plutôt plat, peut-être symptomatique de notre société certes, mais à ce point ? En tout cas il n'a rien d'un héros, il se laisse balloter par la vie et par son ex-petite amie qui a fini par se lasser de lui – et on la comprend ! Cela dit, c'est lui le narrateur, et s'il n'éveille pas l'empathie qu'il escomptait, on n'a d'autre choix que de le suivre, jusqu'à son suicide (mis en scène de façon grandiloquente) qui est surtout un prétexte pour nous faire entrer dans un monde que l'auteur nous présente comme une espèce d'antichambre du paradis 2.0.

Et ça, c'est un vrai tour de force ! en effet, ça ne ressemble à rien de ce que j'ai déjà pu lire sur le sujet. Clairement, le contexte dans lequel va évoluer Oscar (et finalement tout le livre) est très ancré dans une tradition judéo-chrétienne, mais loin d'être aussi idyllique que l'on imagine depuis la terre (surtout si on y croit), et revisité à une sauce moderne dont l'auteur maîtrise toutes les spécificités avec grande imagination et cohérence –je ne peux trop en dire, car ce serait divulgâcher! En tout cas, les notions de paradis « high level » et d'enfer sont bien présentes, avec cet antichambre qui n'est jamais nommé, qui n'est pas tout à fait un purgatoire, en tout cas le mot n'est jamais prononcé et on n'a pas cette notion de « punition » pour se racheter, mais il est quand même question d'une éventuelle 2nde chance… Par ailleurs, on a un Patron, qui ne prend (évidemment) jamais les bonnes décisions pour l'humanité, assisté d'un Angélino et d'une Séraphina – c'est bateau, mais ça passe tout à fait !

Cependant, je m'attendais à ce que notre Oscar retourne assez vite dans la vraie vie, comme on nous le promet depuis le début. Or, au fil des pages on s'aperçoit que non : en fait, il va d'une porte à l'autre de cet antichambre du paradis, d'un personnage plus ou moins illustre à un autre et semble « stagner » dans ce monde, qui est sympathique certes (avec çà et là quelques réflexions à la limite du sexisme), mais que je pensais quitter bien plus vite que ça. Ainsi, j'ai fini par m'ennuyer avec une très légère irritation, au point de laisser tomber ce livre à peu près à la moitié, sans plus aucune envie de le poursuivre !

Par respect pour l'auteur, et pour pouvoir rendre un avis aussi complet que possible, je l'ai néanmoins repris quelque temps plus tard, et malheureusement ça finit dans une certaine déception. En effet, la suite de ma lecture n'a fait que confirmer mon sentiment initial. J'ai peu à peu été agacée de constater que ce roman présenté comme un « conte philosophique » s'avère surtout un melting-pot de récriminations envers et contre tout : la société de consommation, le nazisme, les méchants CRS qui tapent sur les pauvres gilets jaunes, l'enfer des tranchées, l'incompétence de la police, les révolutions inutiles en Amérique latine, la monarchie anglaise qui coûte au contribuable, la mafia sicilienne, les élevages intensifs, et j'en passe ! C'est beaucoup trop pour un seul (court) livre ; à partir ainsi dans toutes les directions, le récit perd toute crédibilité. Pire, c'est présenté généralement sans nuances, alors que ça aurait fait toute la différence pour un certain nombre de ces sujets polémiques, mais non…
L'auteur assène ses idées aussi sombres qu'arrêtées, malgré leur vernis de dérision, à travers les différentes rencontres d'Oscar, et le malheureux sans envergure et sans talent « accepte » tout cela sans véritable esprit critique, hochant la tête comme si elle était montée sur ressort.

Je retiens toutefois le langage généralement soutenu tout en restant accessible, dans lequel se sont glissés plusieurs mots d'un vocabulaire rechercé / que je ne connaissais pas (et j'aime apprendre en lisant ! donc ça c'était une bonne surprise), mais aussi quelques fautes d'orthographe hélas, le tout teinté d'un humour assez fin… mais qui n'a pas suffi à contrer mon agacement croissant face à cette longue diatribe anti-tout.
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