AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ktylauney


Quand j'ai su que les deux romans de Keiko Nagita avaient été traduits en français il a absolument fallu que je me les procure. Quelle petite fille de ma génération n'a pas été marquée par l'espièglerie de Candy ? Qui n'a jamais pleuré à la fin d'un épisode du dessin animé ? Elle fait partie intégrante d'une belle période de notre enfance.

Dans " Candy, tome 1 : Candice White l'orpheline " une petite partie de sa vie nous est contée, de sa naissance à son entrée au collège royal Saint-Paul.
Ayant eu la chance de revoir tous les épisodes des dessins animés dans l'ordre, le premier tome en est un résumé, un concentré de l'enfance de Candy jusqu'à son adolescence.
Capucin le petit raton-laveur n'apparaît pas du tout dans le livre (il aurait pourtant mérité une petite place au même titre que la tortue de Patricia ou le putois de Mr Albert).
De même que beaucoup de passages (dont la mésaventure de Candy au Mexique) ont été amputés sinon il aurait fallu au moins trois ou quatre opus de plus pour tout caser.

Mais la magie est restée intacte. Il faut dire que ce dessin animé véhiculait beaucoup de valeurs perdues maintenant et de bons sentiments. L'amitié précieuse et indéfectible entre Candy et ses amis. Les notions de solidarité et de sacrifice sont aussi très présentes car Candy pense plus aux autres qu'à elle-même.
Bien-sûr il y a l'amour, l'amour d'enfance, le premier que la petite fille va éprouver pour Anthony. Premier amour platonique et premières souffrances et gros chagrins.

Anthony qui meut à la suite d'une chute de cheval dans le dessin animé. Ouh la la, censure télé directe ! Les scènes et dialogues remaniés à l'arrache pour que nous, les enfants de l'époque ne soyons pas traumatisés !
Je me demande pourquoi nous étions ainsi si surprotégés de tout alors qu'à un moment ou à un autre de notre vie nous serions obligatoirement confrontés au mal et à la mort.

Donc on nous fit croire qu'Anthony avait été gravement blessé (on avait pourtant assisté à son enterrement), qu'il se trouvait très loin dans une clinique et que personne ne pouvait lui rendre visite. Bref, certains dialogues dans les épisodes suivants ne ressemblaient plus à rien !

Candy avec sa bonne humeur, son naturel et sa gentillesse va se lier durablement d'amitié avec Archibald et Alistair, Albert et Patty. Mais elle va subir aussi maltraitances, humiliations et mépris des méchants, Eliza, Neal et leur grand-tante Elroy.
Presque pire pour elle elle va connaître la peine et la déception. La petite Annie qui a vécu avec elle jusqu'à leur six ans à la maison Pony ne veut plus la voir. Adoptée par une riche famille, les Brighton, Annie, de nature trouillarde et pleurnicheuse, a peur que son passé soit connu et que ça jette le discrédit sur elle.

Un des personnages les plus intéressants à mon sens est ce garçon impossible que la collégienne va rencontrer à Londres. Terence Granchester est ce qu'on pourrait appeler de nos jours un bad boy. Ce jeune homme ténébreux, indépendant et provocateur va déchaîner haine et passions sur son passage. Candy qui a été profondément blessée par la mort d'Anthony est troublée malgré elle par par ce mauvais garçon. On sent en Terry une tristesse infinie et ses tourments intérieurs lui rongent l'existence.

Si j'avais une critique à formuler c'est que finalement le roman se lit trop vite. le récit se retrouve trop dépouillé par rapport à l'animé Candy Candy où elle rencontre et aide un nombre incalculable de personnes. Au fil des épisodes on se rendait véritablement compte de son courage, de son coeur en or, ce qui n'est plus tout à fait le cas dans cette version romancée.
Des personnages plus fouillés et l'ajout de quelques chapitres auraient donc étoffé le livre pour faire ressortir la personnalité empathique et désintéressée de Candy.

Néanmoins Keiko Nagita a apporté un plus à son histoire en incluant les points de vue et ressentis des personnages secondaires et pas seulement ceux de Candy.
Une déception toutefois à la fin de ce tome 1 car il manque l'émotion, cette intensité dramatique qui mettait les larmes aux yeux. Il manque les belles scènes touchantes quand Candy pleurait (consolée après la mort d'Anthony par Mr Albert ou quand elle se réfugiait auprès de Melle Pony et Soeur Maria pour y trouver du réconfort). Ces scènes poignantes ont contribué au succès du dessin animé.
Dommage que l'auteure ait choisi de ne garder que ce qu'elle pensait essentiel en oubliant que le lecteur a besoin d'être bousculé, de rire mais aussi de pleurer, de sentir que son coeur se brise.
Certainement j'attendais trop de ce roman, mais peut-être suis-je trop sentimentale.
Sinon l'auteure nous offre une narration agréable et poétique, une bulle de fraîcheur du passé dans ce roman jeunesse qui reste dans l'esprit du dessin animé.



Commenter  J’apprécie          41



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}