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Critique de Parinee


On peut être désarçonné par les premières pages de ce roman à l'eau trouble de rizière de Thaïlande ‒ jamais rose ‒ surtout si l'on n'a pas lu les précédents livres de Cyril Namiech avec son style caractéristique, imagé et pittoresque, poétique (façon haïku célébrant l'ineffable des émotions), impudique, sans concession pour les lecteurs chastes et coincés ; avec son humour caustique aussi !
On retrouve ses marottes et ses fantasmes : sa passion pour la Thaïlande, le foot et ses fétiches, les célébrités provocatrices qui serviront de masques à son héros (Saddam Hussein, Donald Trump, Kim Jong-un …), les femmes asiatiques, les huitres, l'art, le milieu glauque, face nocturne de la pruderie du pays du sourire bouddhique.
Mais ce roman est bien plus qu'un exercice littéraire, c'est le récit d'une aventure quasi onirique, empreint de solitude, de marginalité et d'amour. Un amour sans détour et pourtant profond et introverti, celui d'un écorché et d'une ingénue.
Le héros, Somsak, me rappelle Ghost Dog dans le film de Jim Jarmusch, ce tueur sans scrupule mais tellement juvénile, ce samouraï idéaliste resté enfant.
On embarque sur le rafiot Océan d'abondance avec cet ours attachant, mi-cowboy mi-loup de mer, et Lalita, une infirmière sensible jusqu'à l'innocence, durant une cavale à rebondissements de Bangkok à Utah Beach, en Normandie.
Quand un film ou un roman m'accroche, je crains la déception du dénouement, ces fins parachutées qui perdent de la hauteur pour séduire. Cyril Namiech a trouvé là un chemin qui nous laisse pantois. C'est gagné !
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