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Critique de Foxfire


John Carpenter est un de mes cinéastes préférés, et ce, depuis que je l'ai découvert. Même dans ses moins bons films on trouve de bonnes choses. « Vampires », « Ghosts of Mars », « Los Angeles 2013 » et les autres oeuvres les moins abouties de Carpenter comportent leurs morceaux de bravoure ou, en tout cas, d'indéniables qualités. Mes films préférés du maître sont « The thing », d'une maestria impeccable dans la mise en image de la tension paranoïaque, « Prince des ténèbres », ou comment mettre le trouillomètre à zéro avec un liquide vert et « Invasion Los Angeles », dont il va s'agir ici.

J'ai visionné « They live » (je préfère le titre original qui a plus de sens) un paquet de fois. J'ai toujours aimé le ton de ce film, le plus politique et le plus énervé de son auteur. J'ai toujours perçu cet aspect politique du film que l'auteure de ce livre évoque parfaitement. Mais ce qui m'avait échappé, c'était la dimension éminemment singulière de ce film dans la carrière de Carpenter. Pour moi, il s'agissait d'une oeuvre de Carpenter au même titre que les autres, avec le même style, les mêmes motifs. Je sentais bien qu'il était un peu différent, mais je pensais alors que c'était simplement le propos politique du film qui le différenciait des autres. Grâce à cet ouvrage de Sabrina Negri, je réajuste ma façon de voir « They live ». Negri évoque bien la singularité du film dans son propos, il ne s'agit pas ici pour Carpenter d'évoquer l'universalité du mal comme dans ses autres films mais bien d'inscrire un propos politique dans un contexte précis, mais elle évoque aussi sa singularité purement cinématographique. En effet, là où les autres oeuvres de Carpenter jouaient beaucoup sur l'atmosphère et un faux rythme qui s'avérait hypnotique, « They live » est un film très fun, avec des punchlines et des séquences d'action assez rythmées. Alors que dans les autres films, l'action aurait pu se dérouler ailleurs et à un autre moment, l'intrigue de « They live » n'aurait pas pu se passer ailleurs qu'à Los Angeles précisément en 1988. En effet, 1988 est une année particulière pour l'Amérique ? le 2ème mandat de Reagan touche à sa fin et les élections doivent avoir lieu en fin d'année pour désigner son successeur. le film de Carpenter est très clairement un coup de gueule invitant de façon véhémente les américains à ne pas voter pour Bush père qui est le candidat républicain. D'ailleurs, l'accroche de l'affiche du film annonçait explicitement la couleur : « You see them on the stree. You watch them on the TV. You might even vote for one this fall. You think they're people just like you. You're wrong. Dead wrong. » On connait l'Histoire, le cri de Carpenter ne sera pas entendu. Reste une oeuvre qui, bien qu'elle s'inscrive dans un contexte temporel et géographique précis, atteint une forme d'universalité. le propos est toujours d'actualité, les USA, et le reste du monde, sont plus que jamais gouvernés par une caste qui ne joue que pour préserver la supériorité de sa classe au détriment des classes populaires qui continuent de se paupériser.

Je ne vais pas développer ici tout le propos et toute l'analyse, très pertinente, de l'auteure de cet ouvrage. Si vous êtes fan du film et de Carpenter, je vous invite chaudement à le lire. Et si vous ne connaissez pas « They live », je vous ordonne de le visionner de toute urgence. Obey !
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