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Critique de MallorieR


Trois raisons de lire Swan

1. Pour rencontrer les grands noms de la scène artistique du XIXe :

Swan est l'histoire d'une soeur et d'un frère, mais aussi une histoire de la peinture. Chaque tome a pour titre le nom d'un tableau emblématique de Manet. A travers cette fiction familiale et artistique, l'auteur nous fait découvrir les nouvelles techniques picturales du XIXe et les grands peintres de cette époque : Degas, Monet, Renoir, Sisley, Pissaro, Delacroix... pour ne citer qu'eux. L'oeuvre de Néjib a des vertus didactiques et ravit tous les amateurs d'art.

2. Pour son message féministe et libérateur :

Swan est, peut-être avant tout, l'histoire d'une femme. Une femme qui tente de se faire une place dans la société du XIXe siècle et dans le monde de l'art. Une femme qui doit prendre les traits d'un homme pour pouvoir intégrer l'école des Beaux Arts. Dans le troisième tome, Swan est devenue le "bon petit soldat" de son maître Cabanel et ce n'est qu'en s'échappant de l'emprise autoritaire de son père et des Beaux-Arts, qu'elle donnera vie et sensibilité à son art. Où ça ? En plein air, loin de Paris, comme les autres peintres impressionnistes.

Comment vivre dans le monde quand on ne rentre pas dans la norme ? Cette question se pose par le parcours de Swan mais aussi par celui de son frère, artiste homosexuel rejeté par son père et par ses pairs. Swan est une femme qui se donne les moyens de réaliser son rêve et qui défie les normes sociales. Si elle cache d'abord sa féminité pour intégrer les Beaux-Arts, elle la revendiquera à travers son art et son tableau final qui s'apparente à une claque donnée aux hommes qui la jugent.

3. Pour le dessin de Néjib :

L'auteur peint avec délicatesse les violences du monde de l'art et la brutalité d'un monde patriarcal. Les tonalités bleues et ocre qui parcourent les trois tomes donnent une douceur à cette histoire, qui n'est pas sans rappeler la douceur des tableaux impressionnistes. Cette quiétude graphique est néanmoins interrompue par des tons plus pourpres lorsque des scènes violentes éclatent.
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