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Critique de ASAI


ASAI
26 décembre 2021
Rédiger une chronique sur ce roman, sans tenir compte de tout le pathos qui entoure son auteur, c'est devenu compliqué. Comme pour le journal d'Anne Franck. Ou d'autres. Sauf que là nous avons à faire avec non pas un journal mais bien à un roman, avec une construction, un langage, que l'auteur elle-même a eu le temps de revendiquer.

Le livre tel qu'il a été édité en France, je l'ai lu pour ma part en Folio, prêté par ma maire (oui ma maire) qui me sollicite pour créer un club de lecture dans le village dont elle est l'édile et dont je suis la simple habitante depuis peu.

Il est constitué de deux parties. La première met en "roman" l'exode. Cette histoire de France de juin 1940 qui a jeté sur les routes entre le Nord et en gros le centre Loire, des milliers, des centaines de milliers de Français, paniqués, manipulés aussi, par l'avancée des Allemands, blindés, tanks, etc... Ils se sont jetés sur les routes. Devancés par les Belges, par les Ardennais, par les Marnais, les Parisiens sont arrivés pratiquement en dernier. Et ne sont pas arrivés du tout.
Cette première partie est très très bien restituée. Elle est à la fois tragique, drôle, grotesque, pathétique, mais de mon point de vue réaliste.
Mes parents ont vécu cet exode enfants et me l'ont raconté. Et j'ai lu beaucoup depuis. Tout y est.
Ce qui est le plus dans cette lecture, c'est le regard de l'écrivain. Un regard fin, subtil, qui classe (on pourrait lui reprocher) socialement tous les protagonistes. On en retrouvera certains par la suite. Car jamais on ne peut oublier que on a ici un roman, une construction littéraire, et pour moi c'est la beauté de cette lecture. D'une, des histoires sans aucun doute vécues par l'auteure, il y a transformation en oeuvre littéraire.
Je n'ai pas appris grand chose sur le plan historique ou récitatif de cet épisode, mais j'ai appris beaucoup quant à la création littéraire.
Je passerai donc à la seconde partie du roman. L'occupation. Encore une fois, j''ai senti la métamorphose due au talent de l'écrivain. Cette occupation, je l'ai également entendue racontée par mes grands parents. J'y ai retrouvé absolument tout. Irène N. réussit à romancer, subtilement, sensiblement, avec un réalisme léger souvent, douloureux parfois, une situation qui s'inscrira dans l'histoire. C'est magnifique, subjuguant, quand on sait qu'elle n'a eu aucun recul.
Je conclurai sur l'intelligence et la clairvoyance de cette dame, percutée par la cruauté des hommes, mais aussi sur son talent de créateur littéraire.
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