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Critique de myazria


La dernière publication de Gérard Netter est un essai complet et très intéressant consacré à la haine.
La haine voisine avec l'amour, dont elle est le pendant, sur une frontière ténue.
Du « M » à la lettre « N », cette proximité sous-jacente peut faire basculer de l'un à l'autre, souvent avec la même intensité.
L'auteur s'appuie sur des références d'ordre historique, sociologique, ethnique, culturel, religieux, psychologique ou psychanalytique.
Pourquoi le regard naturel que nous devrions avoir envers notre prochain, regard empreint de sentiments altruistes, s'écarte-t-il du chemin ou de cet itinéraire naturel pour aboutir à son opposé, son extrême ?
Telle est la question abordée dans la quatrième de couverture de son ouvrage.

Les contrastes et les différences vis-à-vis d'autrui viendraient-ils bousculer notre « moi » ?

L'auteur s'interpelle sur cette question fondamentale :
« SI je ne me hais pas, pourquoi haïrais-je l'autre, et cet autre « autre » qui est en moi ? »

Il s'agirait, pour ma part, d'un problème lié au sentiment narcissique.
Généralement, quand on est dans une situation d'amour pour son prochain, que ce soit sur un plan amoureux, amical ou social, ce n'est généralement pas l'autre que nous aimons, mais le sentiment qu'il porte à notre égard et réciproquement.
Si je ne perçois plus en l'autre ce sentiment, cela signifierait-il qu'il ou elle ne l'éprouve plus pour moi ?
Seraient-ce ces raisons soudaines ou réfléchies qui susciteraient le fait que mon ego en souffre ?
Cette souffrance, meurtrissure de mon narcissisme, pourrait entraîner un sentiment de culpabilité, qui se traduirait par cette réflexion :
« si je ne suis plus cet objet « d'amour » de la part de l'autre, je ne suis plus capable d'être aimé, et, de ce fait, de m'aimer, ce qui pourrait être extrapolé en « J'éprouve de la haine pour moi »
Mais mon ego ne pouvant accepter cette situation, je vais, par le biais de la projection, ce mécanisme produit par notre inconscient, transposer cette haine de moi vers l'autre.
Si je ne peux m'accepter, comment puis-je accepter l'autre, cet autre qui est en moi comme l'autre qui est en face ?
Le « Je me hais-me » se transforme en « Je te hais »
Ce comportement se retrouve à travers les trois religions monothéistes qui sont fondées sur des règles de prescriptions et d'interdictions liés au phénomène de transgression au stade originel .
le schéma naturel : Attirance DésirAmour
peut basculer en Crainte de la transgression Mépris Haine
La peur du péché enclencherait dans le coeur de la personne concernée un sentiment de culpabilité.
Elle va éprouver une sorte de « haine de soi », comme une punition pour son propre « moi », jusqu'à le reporter sur l'objet indirect de la transgression, qu'elle va haïr.
Entre le combat pour le Diable et l'adoration pour Dieu, il subsiste des tentations, ces écarts qui peuvent provoquer des pulsions délétères.
La haine de l'étranger, de « celui qui n'est pas comme soi », la haine envers les autres peuples, les autres religions et la haine ancestrale envers les juifs reposent sur une vision négative et néfaste.
Il s'agirait d'un reproche à l'autre de « tout ce que je ne supporte pas en lui ».






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