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Critique de Annette55


Jeanne n'attend plus rien de la vie, rien du dehors, elle vient de perdre son mari Marco et ses deux filles Gabriela et Serena dans un accident d'avion . Elle a vécu quelques années de bonheur à Rangoun .
Elle quitte Paris sans billet retour .

Là- bas en Birmanie où ils ont été si heureux, peut- être trouvera t- elle la force de continuer sans eux ?
Personne ne l'attendra cette fois à l'aéroport de Rangoun .
Elle ne se fait pas d'illusion, la société birmane a conservé une certaine gratuité dans les rapports humains, grâce au bouddhisme et/ ou à cause de cette terrible dictature qui oblige les gens à se serrer les coudes pour tenir .

Entre chapitres consacrés à l'incompréhension de sa famille et considérations politiques en regard des exactions de la junte birmane ——l'Occident qui se proclame Champion du Bien, du Juste, de la Démocratie il y a deux poids , deux mesures , on ne traite pas de la même façon la puissante Chine et la petite Birmanie dont personne n'a besoin——-la narratrice cherche un sens à sa douleur : le Deuil est un travail de longue haleine .


Elle marche dans les rues d'un village très animé , plein de vie, «  La solitude qui m'étreignait, m'enserrait , m'emprisonnait depuis leur mort à disparu » : chemins de terre bordés de maisons en bois, de cabanes en bambou , d'hibiscus, de bougainvilliers sous une chaleur écrasante . Les birmans se retrouvent devant chaque habitation le soir sur un banc où ils offrent leur chair aux moustiques .

Ils papotent sous les étoiles et les enfants font flotter des feuilles de manguier et des noix de coco évidées dans l'eau croupie qui sépare les maisons de la rue .

Jeanne en plongeant au coeur des mystères birmans qui puisent leurs réponses dans la spiritualité bouddhique trouvera t- elle loin de la comédie humaine occidentale la paix du passé , le goût de l'avenir ?
Le malheur donne tous les droits , elle cherche la Vérité .

En contact avec des moines , une masseuse Ma Thida et d'autres amis birmans Thura,,Joseph, le père François elle a envie de se perdre , à Mong Pok , où se croisent pionniers chinois venus chercher la fortune et la liberté , des jeunes filles vêtues de longyis , routards ....elle travaille pour un projet des Nations Unies au coeur de l'état Shan.

Un premier roman d'apprentissage sur le deuil en même temps qu'un portrait de femme meurtrie qui nous entraîne au coeur de cette Birmanie où la spiritualité Bouddhique , la quête de la vérité , la sérénité , l'esprit , la réflexion fleurent bon la culture de l'Asie .

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