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Critique de patlam


Reeth Caldason est un des derniers survivants d'une tribu de guerriers méprisée et massacrée par les Clans, sbires des forces impériales. Affligé d'une malédiction liée à la magie, enclin à des crises de rage aveugle, il erre à travers le monde, avide de vengeance pour son peuple et d'un remède à son ensorcellement. Il fait par hasard la rencontre de Kutch, un jeune apprenti sorcier, avec lequel il se met en quête d'une mystérieuse société de magiciens, sans imaginer un instant qu'ils vont se retrouver mêlés au combat de la Résistance contre la tyrannie des Empires. Stan Nicholls construit un univers original, riche en détails et parfaitement élaboré. Il est gouverné par une magie sans pareil, remplaçant en substance toute technologie, qui est l'un des principaux fondements du pouvoir et de la hiérarchie sociale. Les gouvernants et les plus riches en font étalage avec aisance et démesure, tandis que le petit peuple se contente de recourir à des sorts mineurs ou de contrebande dont l'efficacité est limitée voire nulle. On observe avec intérêt les manoeuvres politiques et militaires développées par ces deux puissances rivales et leurs exécuteurs pour asservir et contrôler l'ensemble du monde connu selon un système complexe de colonies, de protectorats, ou d'états-vassaux. La magie omniprésente trouve sa source dans une grille d'énergie, créée au temps des Fondateurs, un peuple légendaire aujourd'hui disparu, et dans laquelle coule le vif-argent. Les différents éléments de l'histoire sont exposés au fur et à mesure du développement du récit, souvent par le biais de témoignage des protagonistes qui, au gré de la mise en place des intrigues, prennent place dans la saga. D'une manière générale, les personnages, hormis sans doute Kutch, se montrent peu avenants, manquant totalement de charisme ils s'avèrent plutôt égocentriques, arrogants, parfois même détestables, sans oublier qu'un certain nombre d'entre eux s'illustrent par une naïveté confondante qui frôle souvent la stupidité et l'irréflexion. On suit leurs aventures en simple spectateur, sans réellement être captivé par leur sort ou par l'enchaînement des faits. Pour autant, l'histoire, en elle-même, est loin d'être inintéressante mais, Stan Nicholls se perd trop souvent dans d'inutiles et fastidieuses digressions. Pour exemple, les chapitres mettant en scène les vicissitudes et les divagations de Melyobar en sont la parfaite illustration. Ils ne présentent pas la moindre corrélation ni pertinence avec l'intrigue et ne servent, en résumé, qu'à surcharger le récit. Les combats à répétition qui n'en finissent pas, les longs apartés existentialistes des uns et des autres complètent le tableau de la superfluité. En revanche, certains éléments essentiels, l'origine des Fondateurs, leur dessein, la provenance du Vif Argent son principe, la nature comme l'ascendance de Zerreiss et bien d'autres interrogations ne trouveront pas plus d'explication que de réponse. Comme c'est souvent le cas dans ce genre de saga, la conclusion s'avère décevante dans la mesure où tout se dénoue en quelque page, sans considérations particulières ni exhaustivité. On reste perplexe devant cette concision des plus lacunaires en regard de la densité de l'oeuvre.
Au final, Stan Nicholls élabore une saga convenable qui développe sur le fond une trame relativement inventive et qui dans l'ensemble n'est pas déplaisante, même si elle souffre de longueurs inappropriées au détriment d'une approche plus exhaustive et de personnages autrement sophistiqués.
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