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Critique de AdamPK


AdamPK
17 décembre 2020
Cela m'est à la fois difficile sur une BD d'en écrire la critique ,puisque constituées d'images et de textes donc de goût et de couleurs j'ai l'impression d'ériger un avis en " norme ", et facile d'une certaine manière puisque appréciant celle qui est ici l'objet de ma critique ,j'ai l'impression que je saurais en dire quelques aspects intéressants.
Les couleurs( à ce propos ,se méfier :plutôt ternes dans mon écran par rapport à l'objet réel )sont combinées savamment mais pas trop qui génèrent un sentiment d'unité en restant par exemple sur 4 pages restreintes à 2 couleurs plus noir et blanc-pour texte et bulles au moins. A mon avis les auteurs utilisent une tablette graphique ( indication précieuse pour qui sait voir dans une case p155), tant le rendu est lisse et sans effets de surprise dans les aplats. En prenant un point de vue global sur le livre on a une sorte de belle simplicité ,à peine agrémentée de fausses notes issues de quelques planches rebelles à ce jeu. Cela me fait dire que c'est un livre "coloriste". En respiration ,viennent s'intercaler entre les historiettes , des vides pleins avec un seul dessin d'illustration /ou au pinceau : un panel de dessins de nus , et , à la fin des portraits légèrement -tendrement caricaturés de certains protagonistes du livre, d'ailleurs je regrette de n'y avoir pas vu D. Goossens brièvement mentionné. Il y a donc une architecture assez nette pour la sensibilité visuelle, les agencements sont clairs, à mon avis. On est dans une étrange lieu oû il n'est plus question de ligne claire pure ( le personnage centrale me rappelle celui de F. Margerin "Lucien" pour les connaisseurs), mais on reste assez académiquement cantonné à la place oû s'expriment des codes narratifs de la BD assez évidents ceci dit sans rien vouloir retirer à ce qui est une qualité ...oui ça pourrait être un défaut , cela pourrait avoir un goût fade, non, les sujets abordés: intimistes font nerveusement s'arrêter sur les traits qui prennent du reliefs , de la profondeur, vivent d'autant plus dans cet univers cerné , un interieur entre 4 traits qui forment une case parmis d'autres mais qui sont une riche intériorité. Dès la première histoire qui dans " printemps " raconte les débuts de Nicoby , on est pris par la main, charmé comme devant le couple originel . le futur auteur peu assuré théorise devant sa dulcinée. Et elle doute .Mais de ce doute, partagé, tragique sur la question de la viabilité de cette activité, finalement paradoxalement nait ce que l'on a devant les yeux , qui en est un des aboutissements .Aboutissement : en gros c'est de raconter des histoires sans héros, des auteurs qui hésitent, témoigner de leur quotidien. Effectivement quel potentiel , écouter ces espèces que sont les créateurs , d'un art qui semble n'exister que depuis relativement peu longtemps
( XIXe )avec les même difficultés relatives à la reconnaissance de ses acteurs que les autres disciplines, toutes chamboulées en permanence dans la vie avec ses pires et ses meilleurs.
L'auteur ,Nicoby, mal compris dans une des histoires s'est mis en scène en présence d'une jeune femme à qui il se présente comme auteur de BD, le décor est une fête, ils ont une coupe de champagne à la main qu'ils tiennent d'ailleurs de façon peu orthodoxe ,une fois celle-ci vidée ,normal, la pelouse est verte, on est en été . Il énumère ces albums qu'il a réalisé, les collègues , les co-auteurs , on apprend qu'on ignore tant de choses et comme cette sorte ... d'appellation :"la BD en BD" ,perdant pieds son interlocutrice essaye de rester dans la zone de confort d'un conformisme à de grandes stars de la BD. Ce conformisme nous tombe-t-il dessus par peur "de manquer" me demandais-je, tant la solitude et l'incertitude pousse à consommer les valeurs sûres.
Solitude , toujours sur la brèche en automne et nous voilà devant un épisode de "Tif et Tondu" déclenchée suite à une conversation avec Blutch (en été) , quelques pages , c'est une possibilité: faire "à la manière de", c'est l'art aussi . le personnage , lui , prétend humblement qu'il a: "craqué " peut-être pour le dire simplement à son épouse, ou souri t-il de ses pulsions qu'il juge puériles ? ou bien se sent-il trahissant le modèle ? pourtant quelle importance?
Donc la créativité, le courage éditorial ,aussi les opportunité de ce jeu du dessin lentement, patiemment ,opiniâtrement peut-être au fil des histoires nous entrainent dans les possibles expos de planches inédites de grands noms ( ou leur photocopies) les ateliers , les arrières courts, les inconnues aux formes généreuses, le nez rond de Nicoby qui se mets en scène , voilà une brève critique, qui n'aura pas donnée toute la mesure mais peut-être aura mise l'eau à la bouche de futurs lecteurs, je l'espère Merci à Masse Critique!
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