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Critique de PedroPanRabbit


J'ai pour ma part été assez convaincu par ce roman, que j'ai trouvé charmant à bien des égards. Il ne révolutionnera évidemment pas la littérature fantastique jeunesse et n'égalera pas à mes yeux la profondeur des Sorcières du Clan du Nord paru chez le même éditeur cette année. Mais, tout de même, l'univers créé par James Nicol reste très attrayant et non sans originalité : la pratique de la magie repose sur un alphabet de glyphes qui évoquent des runes anciennes, les sorcières se voient attribuées des postes dans les villes et villages du pays pour les protéger et les nettoyer des esprits maléfiques, et la sorcellerie est pilotée par une instance supérieure, l'Administration Civile de Sorcellerie, au fonctionnement très procédurier. L'héroïne, gauche et adorable, devient vite très attachante et nous évoque une Amandine Malabul (habillée comme Luna Lovegood, une impression renforcée par la couverture de l'édition française) qui aurait terminé tant bien que mal ses études et propulsée dans la vie active avec l'étourderie qu'on lui connait.

Parmi les personnages secondaires , la Grand-Mère d'Arianwyn est l'image traditionnelle de la sorcière matriarche respectée, mais on adore surtout l'extravagante Mrs Delafield, sorcière tutrice exubérante qui fend la campagne à bord de sa décapotable attifée de lunettes de conduite. Les descriptions du personnage m'ont de suite évoqué à la très drôle Aridane Oliver jouée par Zoe Wanamaker dans la série Hercule Poirot (et qui jouait aussi Mme Bibine dans Harry Potter). Enfin, le personnage de Gimma est un peu convenu dans le rôle de l'ennemie de l'héroïne, mais rappelle avec amusement la peste d'Octavie Patafiel dans Amandine Malabul, ou une Nelly Olsen qui volerait sur un balais.

le village de Lull est aussi plein de charme : on imagine un petit bourg traditionnel figé dans le temps, avec ses maisons à colombages, ses pavés et sa place centrale, quelque chose de proche des décors du film Les Enfants de Timpelbach. Un cadre de conte de fées typique à une histoire mêlant magie et fantaisie, deux composantes qui constituent l'essentiel du roman de James Nicol. On perçoit l'imagination débridée de l'auteur et son souhait de partager au maximum l'univers qu'il a créé pour les lecteurs, multipliant les scènes et rebondissements qui mettront en avant les différentes facettes de son bestiaire fantastique ou des coutumes magiques qui régissent la société qu'il nous raconte.

C'est en revanche là qu'on peut lui faire, peut-être, le reproche de vouloir être trop gourmand et de s'y égarer parfois : de trop nombreuses pistes et sous-intrigues sont lancées au fil de la narration, et même si la trame principale se dessine assez bien, un trop grand nombre d'entre elles reste seulement survolé, en dépit de leur potentiel. Mais une suite venant d'être publiée en Angleterre, peut-être seront-elles reprises et approfondies dans les prochaines aventures d'Arianwyn Gribble, que je retrouverai pour ma part avec plaisir.

En bref : Malgré une construction quelque peu inégale de son histoire, James Nicol développe un univers plein de magie et de fantaisie. On s'entiche très vite d'Arianwyn, cette jeune apprentie magicienne étourdie et maladroite qui nous apprend finalement que les échecs sont le meilleur des apprentissages vers la réussite.
Lien : https://books-tea-pie.blogsp..
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