Citations sur Rome et la conquête du monde méditerranéen, tome 1 : Les st.. (6)
Il faut noter, avec A. Linttot, que la violence n'est pas seulement un phénomène politique, mais, sous des formes diverses comme le brigandage, la piraterie, les crimes ruraux (conflits de bornage, querelles de bergers, etc.), un des aspects fondamentaux des rapports sociaux.
L'émergence, à côté des magistrats (héritiers du roi) et du Conseil des Anciens ou des Patres (devenu le Sénat), d'une collectivité d'hommes privés, à laquelle sont cependant reconnus des droits, remonte à la protohistoire, et est incontestablement liée à l'organisation d'une "cité", à Rome comme en Grèce.
Il faut noter cependant que l'assimilation de ce sous-prolétariat à une "classe dangereuse", qui revient si souvent dans la phraséologie cicéronienne, n'est peut-être pas dénuée de tout fondement : en l'absence d'une police organisée, tout atteste que Rome (et les villes importantes) sont des coupe-gorge.
C'est, avec la loi Julia, la dernière fois que nous entendons parler d'une loi agraire prévoyant des assignations ou des distribution pour des civils pauvres : désormais, ce seront uniquement les vétérans, ceux de César, puis ceux des guerres civiles, qui seront installés en Italie et dans les provinces.
Le changement essentiel est celui des habitudes alimentaires : après avoir longtemps consommé les céréales (épeautre, blé), sous forme de bouillies et de galettes (Plaute, Most., 828; Poen.. 54), les Romains commencèrent à consommer du pain : habitude de riches, comme dit J. André, qui prit naissance sans doute d'abord à la ville, puis gagna peu à peu les campagnes.
[...] dans un monde où il n'est d'homme que le citoyen, c'est le nombre aberrant de ses citoyens qui fait de Rome, et de très loin la première puissance de son temps.