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Critique de ATOS


« Je cherchais à dire /la course vers l'avenir » Là , « J'aurais un royaume tout à moi en bois flottés. Une rivière de diamants en désespoir de cause. »
Poudroiement, éclat de vers lancés au delta d'un monde toujours ramifié.
Passage, de la source au langage se crée la capillarité des images.
La beauté entre les lignes de Nimrod sont « un océan à portée de main ».
Et nous la recevons. « tu n'es jamais chez toi oublié dans le soleil ».
Et nous buvons la libre Genèse du poète.
Irréductible voyage, ni déferlement, ni heurt, s' écoule entre le ciel et la chair une intranquilité sereine . « Ma route est sûre entre l'inespérance et la béatitude ».
Paysage mère qui ouvre, qui rassure. Alchimie de la terre. Nostalgie du regard. «  Semés avec les orages nous avons grandi avec les éclairs /et le pays a fleuri dans les ruisseaux ardents ».
« j'aime la goutte /de larme qui me fait/ croire à la fraîcheur /de la mère solitude ».
« je chante pour alléger ma petite existence » larmes ruisseau –berceau « quand la route rejoint l'espace », « les syllabes célestes » s'élèvent et c'est l'enfant qui s'écrit dans l'onde nourricière.
« une flaque d'eau reflète la banquise céleste », les âmes sont des miroirs où l'amour s'épelle et se hisse en éclairant le ciel.
«  je l'aime comme un exilé saisi par la douleur d'espérer ». La terre est une mère qui nourrit l'enfant de chaque lettre de son alphabet. A l'homme il lui revient, il lui revient la mémoire de son ouvrage. Et c'est «  en cette zone de l'être où naît un coeur de poète » que le rêve devient Nécessité habitée.
« La colline va aux fleuves/ les rêves vont à la mer ». La mémoire est une source et la vie est échappée. «  je survole les flots » «  Dites mon bonheur à l'oiseau », l'amour dresse et ouvre les vagues du poème. C'est là que réside le véritable pouvoir, pouvoir dire, pouvoir donner, aimer pouvoir jouir, jouer, déjouer pouvoir, cet irrémédiable possible. Puisque «  la faiblesse est désirable » , « l'amour conquiert le conquérant ».
Comment porter l'enfance , sachant que « l'enfance est un passeport égaré le long des routes » ? ,
les fleuves sont les frères de la mémoire des homme, ils sont des passeurs d'histoire, et de leur choeur les hommes y lanceront éternellement leur filet pour accrocher leur âme à une étoile.
Mais l'oeuvre de soi est parfois si douloureuse que les mots cherchent à vous recoudre le coeur.
« une épine a mis la brûlure /Au coeur de ma douleur ». « Chanson pour un début d'exode ».. qui parlera des Droits de l'Homme à tous ceux qu'on ne compte plus qu'en fantôme ?…Alors nommer. Nommer la beauté , traverser le fleuve, prendre le bac et se diriger vers le district nord de la beauté. « voir l'infini dans sa rondeur », tenter de nommer l'espace , « son bruit de soie », d'un grain de riz au grain de lumière , tenter d'ôter la pesanteur des heures.
D'un piroguier naît soudain l'épervier . Miracle du regard , miracle de la beauté, élévation du miroir. « L'épervier jette sa moisson d'étoiles à pleines mains.Les poissons y accrochent leurs écailles. ».
le verbe est un lanceur d' Idéal.
« Il y aura le ciel le fleuve l'espace » Voilà que s'ouvre devant nous une trinité de toute beauté.
«  je n'ai de cri qu'en cette trace où fut le sel »  Édouard Glissant.
Les larmes s'écrivent toujours en Beauté lorsqu'une âme traverse sa lumière.
Astrid Shriqui Garain


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