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Critique de Bougnadour


Joseph O'Connor a du talent puisqu'il arrive à faire de la bonne littérature avec des bons sentiments. Certes son sujet est en or : la réelle action héroïque du réseau du père O'Flaherty qui dans Rome en 1943 réussit à faire échapper au pire des milliers de juifs et de soldats alliés évadés.

L'irlandais Hugh O'Flaherty sous un physique à la John Wayne cache un intellectuel polyglotte et musicien, un de ces prélats dont on espère que l'église catholique n'a pas perdu le secret de fabrication. Il était un humaniste qui ne pouvait rester inactif devant la barbarie nazie et qui mit toute son énergie et son sens de l'organisation pour nuire aux barbares.
A ces côtés, des résistants des plus diverses classes et origines qui mirent tous leur vie en jeu irrésistiblement entrainés par l'intrépide monseigneur. Parmi eux on trouvera des diplomates, une comtesse italienne, un vendeur de journaux, une journaliste et bien d'autres. Pour se réunir et partager leurs plans, ils avaient pour couverture les répétitions au Vatican d'un choeur sous la baguette de O'Flaherty.

Le Vatican état indépendant et sanctuaire pour les soldats évadés était sous la menace permanente d'un envahissement par les allemands qui n'attendaient qu'un prétexte. Cette situation précaire donne lieu à une scène remarquable où le Pape en personne tente de calmer les ardeurs de O'Flaherty.
Loin d'être un affrontement entre le vilain Pape et le gentil prêtre, c'est la contradiction entre l'action individuelle altruiste et généreuse et la froide action politique aux enjeux positifs mais déshumanisés.

C'est sur la forme que le roman est le plus réussi, O'Connor choisit habilement deux plans de narration : d'abord une seule mission que le réseau réalise durant la nuit de Noël 43, le déroulement relève du thriller et fait ressentir la peur et les difficultés que ces agents amateurs doivent surmonter. Ensuite des relations ultérieures faites par les membres du réseau durant diverses interviews qui viennent éclairer les zones d'ombres. On sera moins convaincu par les passages consacrés à leur ennemi juré Hauptmann le sanguinaire chef de la gestapo.

Dans la maison de mon père est un bel exercice d'admiration devant le courage d'hommes et de femmes qui ont trouvé en eux les raisons de se lever contre la barbarie, ils mériteraient tous d'avoir un arbre à leur nom à Yad Vashem et tant pis si certains n'ont existé que dans l'imagination de Joseph O'Connor.
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