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Critique de tamara29


Un de mes coups de coeur de cette année ! Tiré de faits réels, « Dans la maison de mon père » de Joseph O'Connor nous fait découvrir un personnage marquant de la seconde guerre mondiale, le prêtre irlandais Hugh O'Flaherty. A Rome, et plus précisément au Vatican, aidé par un groupe d'hommes et de femmes, il a risqué sa vie pour sauver entre 4 000 et 6 000 juifs, italiens, soldats alliés.

Dans la postface, Joseph O'Connor tient à préciser que ce récit est romancé, inspiré de faits réels. Il a été adapté de l'histoire de ce prêtre incroyable qui avec ses amis (de tous horizons) ont combattu le nazisme et sa tuerie de masse. Les dialogues entre les protagonistes et la chronologie sont donc fictifs. Cependant, l'auteur s'est bien servi de certains faits, d'informations qu'il a recueillies, de diverses entrevues pour écrire un roman sur le courage de Monseigneur O'Flaherty.

Pour préparer les évasions et les planques, O'Flaherty a créé un groupe de choriste dont les rendez-vous pour les répétitions ne sont que le prétexte pour échanger les informations sur la préparation. La filière est traquée par les nazis avec le chef de la gestapo Paul Hauptmann à leur trousse.

Dans ce roman sur un pan de l'histoire, O'Connor utilise les ressorts de l'intrigue policière (pour ne pas dire ‘'thriller'' tant les émotions sont fortes) et happe ainsi le lecteur. Dès les premières pages, le lecteur est pris dans l'action et la tension. L'auteur alterne ensuite les types de récit, entre la description de la vie quotidienne et des évènements, le roman choral par le biais d'entretiens des différents protagonistes une vingtaine d'années après (à l'exception d'Hugh O'Flaherty) ainsi que le testament écrit par le religieux avant la nuit du rendimento, l'importante évasion de la nuit de Noël de 1943.
En ajoutant un compte à rebours avant l'opération, l'auteur joue avec le rythme comme avec des partitions de musique, et comme avec nos nerfs... d'une mesure lente à d'autres plus cadencées… et au fil des chapitres, les évènements s'enchainent tels des montagnes russes, en crescendo au fur et à mesure que les jours passent et que l'étau se resserre…
En utilisant une narration, plus ou moins rythmée selon les épisodes et les récits, le suspens, le ‘'jeu de cache-cache'' avec les membres de la gestapo, avec Hauptmann en tête, doberman qui n'est pas prêt à lâcher sa proie, la nuit, les couvre-feux, l'auteur crée émotions et effroi.
Tout au long du roman, le lecteur est brinquebalé, assailli par diverses émotions intenses… L'auteur excelle en effet à nous immerger dans le Rome de la seconde guerre mondiale. Des images d'horreur, de terreur, de famine, le marché noir, les lieux sombres, et l'une des scènes poignantes où le prêtre visite des soldats alliés dans un camp de prisonniers, affamés, et subissant les mauvais traitements des Allemands ou encore celle effarante avec Pie XII.
Les caractères des choristes sont bien marqués, travaillés, et, particulièrement celui de l'irlandais O'Flaherty (taiseux, parfois dur, souvent humble, amateur de golf et pratiquant la boxe). L'auteur en insérant également de l'humour pour certains des protagonistes (et le caractère assez truculent de certains) rend d'autant plus glaçant le personnage nazi Hauptmann.
O'Flaherty et ses amis, ceux qui agissent pour sauver les autres, au péril de leur vie, sont la lumière de ce livre. Ils sont tellement lumineux qu'ils sont notre souffle, notre battement de coeur, notre espoir aussi (pour aujourd'hui et demain).

Même si j'ai trouvé un petit défaut à ce roman (avec le fait qu'on ne connaisse pas de manière plus détaillée comment se passent les évasions), j'ai été tout à la fois impressionnée et émue par ce récit, et surtout par O'Flaherty et son groupe. Dans ce roman, l'auteur Joseph O'Connor fait un travail de mémoire, si vital, et rend un vibrant hommage au prêtre Hugh O'Flaherty.

Bien évidemment, après cette lecture, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller rechercher des informations sur O'Flaherty, retrouvant alors certaines anecdotes et faits lus dans le roman. Et voir que ce merveilleux homme a réellement existé, voir ce qu'il a accompli, toutes les personnes qu'il a sauvées, m'a ramené une boule dans la gorge, pensant à l'humanité de cet homme, à son courage et à celui de ses amis, des hommes parfois de l'ombre qui ont oeuvré pour en sauver d'autres, qui se sont battus pour la liberté et contre la haine, la dictature et l'obscurantisme.


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