AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de eaubrac


Un recueil de huit nouvelles avec comme dénominateur commun l'Irlande, pas celle du Sud, du Ring of Kerry et de ses eaux cristallines, mais celle du Nord, toute emprunte de misère et de luttes passées. Même si ce n'est pas le thème central, cela transparait de loin en loin avec plus ou moins de présence, sans pour autant prétendre à être un ouvrage historique. Nous suivons à différentes époques des personnages attachants, bien brossés, pour de petits faits de vie où mélancolie et tristesse se disputent la primeur. Ainsi dans « Orchard street à l'aube » c'est Bridget Moore, immigrée avec son mari à New York suite aux famines du XIX ème siècle. Ils pleurent la perte de leur dernière enfant, à peine née et déjà morte de misère. « C'était le printemps à New York, seulement trois semaines après Pâques, les arbres bourgeonnaient. Son bébé se mourait ». le ton est un peu moins lourd dans « Couleur d'octobre ». de nos jours Maureen atteinte d'un cancer est allée à Dublin pour un rendez vous médical et, un incident ferroviaire différant son retour à Galway, elle se voit partager quelques heures avec un guide touristique américain qui est seul lui aussi dans l'hôtel où elle est descendue. Des instants d'intimité volés au temps qui bientôt s'arrêtera. Dans les premières pages d'« Un figurant sur la photo » nous accompagnons Sean Hyland qui va acheter un skate-board pour l'anniversaire de son fils, adolescent particulièrement « ado », mais rapidement l'espoir retombe, le récit s'écarte et devient plus tristounet et nostalgique.
La dernière, « Un garçon bien aimé », est très différente, au moins en apparence. D'abord elle est bien plus conséquente, se voyant répartie sur huit chapitres, et puis l'ambiance est tout autre, plus légère. C'est la rencontre entre Cian Hanahoe, responsable dans une banque à Dublin, divorcé et dépressif en rémission, et Catherine Dwyer, londonienne et chef décoratrice travaillant pour la télévision. Un plaisant marivaudage, et plus si affinité, tout en retenu et bonne humeur qui serait presque joyeux s'il n'y avait le père de Cian. Non que celui-ci soit pénible, tout au contraire, mais il est prétexte à maintenir un lien avec le passé dur et laborieux de l'Irlande, preuve en est la fin, pour le moins déroutante, voire décevante. Ce dernier récit reste en fin de compte homogène avec le reste de l'ouvrage. Mais avec un tel titre il fallait s'y attendre. Chassé le naturel et il revient au galop.
Une bonne lecture néanmoins, avec précaution toutefois si l'on a le moral en berne.


Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}