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Critique de florencem


J'ai un ressenti mitigé envers ce roman. Il y a des choses que j'ai beaucoup aimées et d'autres pas du tout. Pourtant, je garde un sentiment positif pour Before I fall, comme si les points négatifs avaient en fin de compte été balayés pour laisser la place au message de l'auteur.

Before I fall a ce côté original qui m'a intrigué. le sujet, bien sûr mais aussi la façon dont l'auteur allait traiter tout cela me titillaient. Car, il faut le dire créer un roman dont le thème est axé sur le fait de revivre plusieurs fois la même journée… c'est quitte ou double. de ce côté-là, chapeau bas. J'ai vraiment eu l'impression de ne pas avoir cette effet de déjà-vu même si certains éléments reviennent. Il y a une évolution, des changements infimes qui produisent des effets dont on ne se doutait pas. En fin de compte, je dirais même qu'il y avait tellement de possibilités à cette journée du 14 février que c'est à en donner le vertige.

Le deuxième point primordial de Before I fall est la mort. Pas non plus un sujet facile à aborder. le titre français, d'ailleurs, me gêne un peu dans le sens où il est trop « transparent » par rapport au récit. L'anglais, au contraire, est plus subtil et plus représentatif de la globalité de l'oeuvre. Mais passons. Sam, notre héroïne, est contrainte de revivre son dernier jour. A 17 ans, on ne peut que s'imaginer ce que cela doit représenter. C'est un âge où l'on se croit invincible et où la mort n'a pas de place. Nous avons la vie devant nous, non ? La dure réalité est pourtant tout autre. Un constat violent et perturbant. Pourtant, l'auteur choisit de traiter cela avec un effet de boucle, et pour moi, Before I fall est une métaphore des sept étapes du deuil, du deuil de sa propre vie. Sept jours, sept sentiments. Déni, culpabilité, colère, marchandage, dépression, reconstruction, acceptation. Et là, je dis bravo, car non seulement, cela nous aide, nous les lecteurs à accepter tout ce qui suit, mais en plus, on arrive à un cheminement intéressant et à une profondeur à laquelle je ne m'attendais pas forcément.

Les sept jours que Sam vit sont un parcours prenant, une prise de conscience, un changement brutal mais tellement beau à voir. Je n'appréciais pas tellement Sam au tout début, pour tout vous avouer, mais au final, ce petit bout de femme est devenue pour moi une héroïne attachante, celles qu'on a envie de protéger de tout et pour qui on espère… malgré la vie. Et c'est ça que je garderai en mémoire de ce roman. Pas forcément les points que je vais maintenant aborder.

Deux choses ressortent le plus pour moi, dans les côtés négatifs. Déjà le côté caricatural des personnages. Sam et sa bande d'amies sont populaires, et forcément ce sont des adolescentes superficielles, méchantes, fêtardes, qui se moquent de tout et qui n'en ont rien à faire des conséquences de leurs actes. le beau gosse sportif est un salaud qui ne pense qu'à sauter sa petite copine. Si vous n'êtes pas populaire vous êtes forcément un rebus de la société. Vous êtes en seconde ou en première : même topo. Tout cela est normalisé et ça m'a écoeuré à bien des moments. Je pense que l'auteur aurait pu arriver aux mêmes points de son récit en diluant cet effet caricatural. Certains points ont leur intérêt pour la suite de l'histoire mais franchement… Lindsay est je crois l'exemple le plus parlant. Sam a beau lui trouvé des qualités, je n'en ai vu aucune chez cette adolescente paumée et méchante. Elle a ses raisons, je vous l'accorde, mais elle ne fait rien pour arranger les choses. Un parallèle encore plus poignant face à Sam car en un sens, elle est la seule à évoluer. Même si cette évolution ainsi que ce qu'elle arrive à faire durant ses journées sont en fin de compte effacés. Un petit côté tout ça pour ça qui m'a dérangé.

J'en viens au deuxième point. Qu'est-ce que l'auteur a voulu créer ? En fermant le roman, j'ai eu cette impression que Sam avait accompli tellement de choses, et oui, certes certaines de ses actions auront (je l'espère) des répercutions positives, mais nous n'en savons rien. Et le pire est que le lecteur, lui, est le seul à savoir certaines choses et que personne d'autre ne le saura jamais. Certes, pour nous, cela apporte beaucoup de sens à toute l'histoire mais j'aurais aimé que cela affecte les personnages aussi. J'en viens même à me demander si Sam a vraiment vécu, en fin de compte, ces sept jours. N'est-elle pas morte la première fois, tout simplement, et que ce que nous découvrons, ces sept jours sont en fait un passage lors de notre mort pour accepter notre sort. Nous donner la possibilité de régler certaines choses, d'en vivre d'autres, et de partir sans regret.

Pourquoi Sam, donc, a-t-elle eu cette chance de revivre cette journée ? Aucune explication. Quel était le but de tout cela ? Aucune explication. On ne peut qu'en déduire certaines choses à la fin, mais ce n'est pas clair. La fin en elle-même n'a pas vraiment de sens pour moi, non plus. Il n'y a aucun doute sur le destin de Sam mais pourquoi en est-elle arrivée à cette conclusion ? Il y a aussi tellement de cruauté avec cette fin, envers Sam, le lecteur, ses amis, ses proches… Pour au final ne pas savoir. Rien. J'étais triste de voir tout cela filer et la résignation de notre héroïne qui n'avait alors pourtant qu'un but : sauver une vie. Et cela est peut-être le pire. Cet altruisme désintéressé.

Before I Fall est donc un roman qui fait réfléchir et qui ne laisse pas indifférent. J'irais d'ailleurs voir le film par curiosité pour prolonger un peu plus mon bout de chemin avec Sam.
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