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Critique de Charles_lect


Ce roman commence par faire appel à notre sens olfactif, « l'odeur d'oignon frit de la mort » (titre du premier chapitre), cette odeur tenace et funeste va se répandre à plusieurs reprises dans ce récit.
Une voix féminine d'outre-tombe vient nous conter ce que fût sa difficile existence. Cette conversation post mortem lui permet d'avoir enfin droit à la parole, de régler quelques comptes avec la vie, de chasser quelques démons et de laisser libre cours à quelques rêves inassouvis.
Le lieu se dessine par petites touches, un village, la mer, des conditions de vie précaires, un dictateur, un tonton macoute, le vaudou, pas de doute possible, Haïti se dévoile.
La narratrice nous parle de son entourage, un père égoïste, tyrannique et incestueux, la mère qu'elle nomme sous la forme pronominale « Toi », épouse servile - «Toi la poubelle où il jetait toutes les ordures de sa vie » - dont le mariage n'a été qu'un arrangement monnayé par ses propres parents, un frère effacé et devenu mutique pour avoir vu ce qu'il n'aurait pas dû voir, un « envoyé de dieu » prenant quelques libertés avec la vie sacerdotale, «l'inconnue étrangère , issue d'une grande famille, étudiante en ethnologie » venant recueillir des données sur la vie à la campagne . ..
Ce roman nous révèle également une atmosphère où le mystique est omniprésent. Des rapports de domination régissent cette communauté, le patriarcat, «dans ce foutu village le pouvoir sous toutes ses formes était un bastion masculin » - la suprématie des décideurs, « les loups ». La mort est donnée sans explications et hors de toute justice, « ici personne ne récolte ce qu'il sème, après avoir tué ses parents, les assassins sont allés danser aux bals des fêtes champêtres en toute impunité ».
Et puis le style d'écriture, pas de points ni de majuscules, une seule longue phrase, ce qui donne un rythme particulier à cette lecture, comme un grand Slam.
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