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Critique de luxorion


Dans ce livre publié en anglais en 1973, Orgel tente de démontrer que les études sur les origines de la vie permettent de proposer des mécanismes plausibles pour la plupart des étapes de l'évolution des organismes vivants à partir des constituants inertes de la Terre primitive. Il reconnait toutefois qu'il existe peu de preuves concernant cette phase prébiotique. Si à l'époque, les travaux d'Orgel étaient innovants et prometteurs, ses conclusions n'ont pas toujours été acceptées car parfois erronées ou trop spéculatives.
Dans son livre, Orgel supporte les travaux d'Alexandre Oparine (auteur de "L'origine de la vie") qui sont dans la suite logique des travaux de Darwin et de Pasteur. En revanche, s'il considère que la théorie de la panspermie est une "blague", il accepte néanmoins son hypothèse comme l'avait proposé son collègue Francis Crick.
Orgel reconnaît l'intérêt des expériences prébiotiques de Stanley Miller (avec lequel il écrivit "The Origins of Life on the Earth" en 1974) mais il considère qu'elles sont clairement irréalistes car Miller choisit de travailler avec de l'eau bouillante plutôt qu'avec des eaux "froides" pour des raisons techniques. Plus récemment (années 2000), Orgel a tout même reconnut l'intérêt d'une "soupe chaude" après avoir apprit l'existence des fumeurs abyssales en 1977 et d'autres sites dans lesquels se développaient des formes de vie primitives hyperthermophiles. Orgel montra également que la soupe primordiale était optiquement inactive et ne peut donc pas former des acides aminés aux fonctions viables (cf. les énantiomètres D et L). Toutefois nous savons depuis la fin du XIXe.s. que des formes asymétriques ont influencé le monde physique et la chilarité est en parfait accord avec la sélection naturelle.
Enfin, concernant l'origine du code génétique, Orgel avoue qu'on ne comprend pas grand-chose au développement du code génétique. Il estime que s'il est possible qu'un organisme ait évolué par mutation et sélection aléatoires, cette hypothèse lui paraît ridicule. En fait, on sait depuis cette époque qu'il y a des alternatives au dilemme du hasard et de la nécessité comme par exemple le hasard cumulatif ou l'expression d'acides aminés non utilisés par certains organismes.
C'est un livre intéressant sur le plan de l'histoire des sciences qui nous décrit l'état de cette discipline en 1973 et les opinions critiques et parfois divergents des plus grands chercheurs et combien nous avons parcouru du chemin depuis cette époque même s'il reste encore beaucoup d'inconnues autour d'un sujet éminemment complexe.
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