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Critique de Baldrico


Curieux recueil, en apparence disparate, mais au fond d'une grande cohérence. Deux nouvelles touchantes et deux chroniques, dont la première, La ville involontaire, est tout simplement bouleversante. Ce sont les textes de 1954. Ils sont encadrés par une préface et un texte final de 1994. on y apprend que l'auteure, accusée d'avoir mal parlé de sa ville, a été en quelque sorte poussée à l'exil.
Pour tenter de comprendre, il faut replacer les récits dans le contexte chaotique de l'Italie des années 1940. Après la chute du fascisme en 1943, l'Italie a perdu tous ses repères: est-elle désormais alliée contre l'Allemagne? est-ce un pays occupé? Une fois la guerre terminée, le communisme monte en puissance, comme un peu partout en Europe. À Naples, un groupe d'intellectuels et de militants, qui s'intitule "Le Sud", pense que désormais tout est possible. Mais il aura fallu peu d'années pour que les espoirs soient déçus. Anna Maria Ortese attribue cette évolution à la nature qui sort victorieuse de la raison, à une sorte de mystique désolée qui est celle du Sud. Et elle décrit les injustices persistantes, l'extrême dénuement, et la désillusion mortelle des militants. C'est une écriture précise et dure, qui oscille entre le réalisme et la magie, et laisse sa part au mystère.
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