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14 octobre 2011
Sous forme d'échanges de lettres, de documents et de témoignages, une plongée dans un pan du siècle passé. de la seconde guerre mondiale et les massacres d'habitant-e-s de ghettos, aux aléas des engagements et des conversions, des émigrations et des réponses improvisées ou construites, des croyances et des mythologies religieuses diverses et croisées. La capacité et l'incapacité à être, à se construire et à vivre. La fuite physique et mentale.

L'omniprésente de l'histoire juive et de la foi, particulièrement chrétienne, sous différentes formes, dont celle de Daniel, juif chrétien, moine et personnage central de ces histoires, ne doit pas cependant pas rebuter les mécréant-e-s. Il ne s'agit pas, à mes yeux, d'un hymne religieux mais de l'écriture des spiritualités confrontées aux réalités branlantes.

Outre, le plaisir de la lecture et des entremêlements, quelques fois incongrus, les réflexions sur la foi ou la construction des dogmes (j'invite à regarder de près l'invention de la trinité au quatrième siècle) s'articulent à la construction de personnages plaisants ou désagréables. Sans oublier, l'inscription dans une temporalité plausible, des migrations de certain-e-s en Israël, avec ces dimensions ambiguës ou contingentes, souvent oubliées.

L'auteure manie intensité de l'écriture, chatoiement des dialogues et sens très développé de l'humour. Elle nous offre des visions des mondes russes, polonais, biélorusses, juifs, catholiques ou orthodoxes, des multiples arrangements avec soi-même, rarement présentés aussi intimement. de ces personnages, dont le simple et immense Daniel, de ces passés surgissent un tableau émouvant mais, néanmoins, très inquiétant des registres de pensées et d'actions. Vers la fin de l'ouvrage, l'auteure, me semble-t-il, glisse d'une vision affectueuse à un questionnement plus angoissé d'un présent dominé par l'irruption de la violence.

Reste, un élément que je ne veux pas oublier. Les mots Palestine et palestinien n'apparaissent qu'à la fin de l'ouvrage. Ce silence est forcément lourd de signification. le creux en fiction entre alors en résonance avec le déni »sioniste » qui rejaillit sur l'universalité potentielle des recherches de ce roman.
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