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Critique de Matatoune


Véronique Olvadé propose son nouveau roman, Fille en colère sur un banc de pierre, sur le retour d'Aïda dans sa famille en Sicile après le décès de son père. Un énième roman sur la filiation, direz-vous ! Oui certes, mais l'écrivaine n'a pas son pareil pour créer ses fictions qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à la réalité et qu'elle triture sans jamais la faire casser pour en éprouver les ressentis.

Sa Seignerie, c'est ainsi que les filles ont surnommé leur père. Elles sont quatre: Violetta, la reine, Gilda, la pragmatique, Aïda, la préférée et Mimi, le petit colibri. Leur père étant passionné d'Opéra, trois de ses enfants portent le prénom d'héroïnes de Verdi. La dernière, s'inspire d'une pièce de Puccini.

De fait, Mimi est différente, de celle qu'on accepte dans une famille sans en dire plus, son étrangeté, en fond. Seulement, une nuit de carnaval, elle disparaît. Depuis, Aïda porte la culpabilité de ce drame, de la douleur de sa famille et du manque de protection de son père. Et depuis, Aïda s'est enfui !

Alors lorsque sa soeur Violetta l'informe des funérailles à venir, elle hésite, puis revient sur cette île d'à peine cent kilomètres où tout le monde se connaît. Elle va être le grain de sable qui fait dérailler l'équilibre familial plus que précaire.

À l'aide de ses contes et légendes de la famille Salvatore, Véronique Olvadé révèle le passé, petite touche par petite touche, et nous balade dans son univers en posant des indices deci-delà, où la personnalité de ses personnages s'infirme, se défait ou se clarifie.

L'écriture de Véronique Olvadé installe une proximité avec son narrateur, semblant révéler pour son lecteur une cachotterie ou soulignant avec humour un détail, pour créer un entre-deux de complicité, animée par son style si particulier.

Un autre personnage de Fille en colère sur un banc de pierre est cette nature avec tous les sens que Véronique Olvadé déploie. L'île devient familière, l'hôtel particulier appelé Grande Maison du domaine des Sycomores aussi, mais aussi cette maison du bas qu'on a tous connu !

La langue de Véronique Olvadé dissèque, ausculte, étire la réalité qu'elle a inventée. Plaisir certain de s'embarquer dans cette histoire qui revisite le thème de la culpabilité en non-dits, d'amour familial sans violence mais strict et de faux-semblant à tous les niveaux.

Évidemment, Véronique Olvadé est une écrivaine complètement reconnue dans l'univers littéraire. Et Fille en colère sur un banc de pierre affirme encore son talent de conteuse dans un roman qui n'a rien à voir avec une belle fable !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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