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Critique de miriam


Jusqu'à la mort rassemble deux longues nouvelles d'une centaine de pages chacune.

Jusqu'à la mort se déroule en 1096. Guillaume de Touron, à la tête d'une petite troupe de chevaliers et de vilains se dirige vers Jérusalem, Claude-le-bossu tient chronique de cette croisade. Libérer les lieux saints ne semble pas la préoccupation principale des croisés. En permanence, la persécution des Juifs est consignée dans le récit de Claude.



Juifs réels ou supposés. Les chevaliers persécutent les Juifs des villages qu'ils traversent et qui se cachent à leur passage. Quand ce sont des commerçants ou un simple colporteur, ils les dépouillent de leur richesse. Une mère et son enfants, dans l'imagination des Croisés deviennent des bêtes sauvages

"une véritable louve extirpée avec son petit de son repaire dans un tas de foin. La juive ouvrait la gueule aux dents blanches pointues qui n'avaient rien d'humain..."

A la suite un pogrom particulièrement terrible où un village est brûlé, même une maison ne renfermant que des livres anciens, la troupe des Croisés rencontre l'hiver , les grandes pluies d'hiver et le froid. Ils perdent de vue l'objectif premier de la libération des lieux saints. Ils vont jusqu'à se soupçonner les uns les autres d'être Juifs...

"quelque chose lui disait que cet endroit lui était étranger et que Jérusalem n'était pas au bout du voyage. ...que Jérusalem n'était pas la Cité de Dieu et qu'Andréas était peut être le Juif caché...."

Équipée hallucinée dont le but ne peut être que la mort.

La seconde nouvelle Un amour tardif a pour personnage un conférencier vieillissant et solitaire qui va de kibboutz en kibboutz animer des soirée sur le thème des juifs russes persécutés dans les années 50 ou 60, injuriant les Bolcheviks qu'il a bien connu, ayant lui même fait la Révolution en Russie.

Après l'antisémitisme médiéval de la première nouvelle , voici l'antisémitisme politique soviétique, doublé de l'antisémitisme traditionnel russe. C'est donc cette permanence de la haine des juifs qui fait l'unité du recueil de nouvelles. Aussi ce glissement vers la mort de l'arrivée de la vieillesse, de la maladie, la décadence.

Autant le style de Jusqu'à la mort est dépouillé, incisif, autant un amour tardif fait languir le lecteur. J'ai pensé l'abandonner avant la fin, vraiment démodé et désuet? Qui se souvient de Berl Katzenelson, dont le portrait orne le bureau du vieux conférencier. Qui se souvient que Golda Méir fut Golda Meyerson?






Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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