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17 décembre 2012
La qualité n'est pas une propriété émergente de la quantité !!!

Sur « les années de destructions », induites par la stratégie de Lisbonne, le diagnostic tiré par les auteur-e-s, comme elles et ils l'indiquent, est « nécessairement politique. C'est celui d'une recherche étouffée par des politiques ignorants et des intérêts financiers ; celui de la science au temps du libéralisme ultra ».

Les cinq objectifs principaux de la politique menée depuis 2003 peuvent être présentés ainsi :

« piloter directement l'ensemble de la recherche publique, avec une conception toujours plus finalisée et utilitariste, sous couvert d »'innovation » ;

imposer une temporalité rétrécie à la recherche, les projets de court terme se substituant à la vision à moyen ou long terme des laboratoires ;

imposer contre l'emploi statutaire, la norme de l'emploi à contrat à durée déterminé (CDD) et l'extrême précarité qui en résulte ;

imposer une autre géographie à la recherche, en mettant en concurrence les régions et les universités ;

remplacer par une gangue technocratique de comités nommés les instances scientifiques légitimés où siègent une majorité de chercheurs, d'ingénieurs et d'enseignants-chercheurs élus ».

Les auteur-e-s soulignent que « la France est désormais à la quatorzième place mondiale pour la dépense intérieure de recherche et développement par rapport au PIB » (contre la cinquième en 1985 et la septième en 1995)

Il n'est pas besoin de partager l'ensemble des analyses développées pour être effrayé par les dégâts des politiques néolibérales dans le secteur de la recherche scientifique. le court-termisme, la recherche de retour rapide sur investissement, le mépris des rythmes et des protocoles propres à ces activités, sans oublier les mensonges ou les fantasmagories idéologiques des gouvernements de la Sarkosie, expliquent largement le délabrement de la recherche publique comme de bien d'autres secteurs publics.

A l'époque du tout marchand, de la concurrence non faussée, il convient de rappeler que « le savoir n'est pas une marchandise », que « la connaissance scientifique est faite pour être partagée sans limites et c'est ainsi qu'elle peut augmenter » ou que « La recherche scientifique est, aujourd'hui plus que jamais, une collaboration ».

J'ai particulièrement apprécié le chapitre « le crédit d'impôt sur le nombre de chiens. Conte immoral » qui devrait pouvoir être adapté à la dernière mesure gouvernementale de soutien à « compétitivité ». Très pédagogiques sont aussi les développements sur l'invention appelée « Excellence »

En conclusion, Patrik Monfort indique, entre autres, « Si l'on connaît mal les constellations de facteurs qui rendent créatifs un individu ou un milieu, on sait en revanche très bien comment éteindre toute velléité de curiosité et d'engagement intellectuel »…
Lien : http://entreleslignesentrele..
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