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Critique de ktylauney


Souvenirs d'enfance, Tome 1 : La Gloire de mon père ou les souvenirs attendrissants d'une période de l'enfance de Marcel Pagnol.
Je me suis régalée avec la partie du livre la plus passionnante, les vacances d'été à la « Bastide Neuve », villa située aux Bellons sur une colline. Cette maison près d'un figuier et d'une pinède est louée par l'oncle Jules et Joseph Pagnol, pour y passer un morceau d'été au milieu de la garrigue.

Jules est catholique et Joseph anticlérical, ce qui donne lieu à de savoureuses joutes verbales entre les deux hommes. Heureusement Augustine et Rose sont là pour tempérer les choses et intervenir au bon moment.

On retrouve dans le récit un fait on ne peut plus vrai et que personne n'a encore mentionné dans les critiques, des scènes qui sont des signifiants expressifs de la cruauté de l'enfant envers les insectes ou tout autre animal. le besoin irrépressible de faire le mal.
Déjà on voit Marcel petit enfant assister sans pitié et avec intérêt au " spectacle " du boucher qui tue les animaux. Sa mère, la douce Augustine en est horrifiée.
Ensuite au parc Borély, Marcel tente de tuer un canard. Scène que j'ai pu voir il n'y a pas si longtemps avec des enfants de notre époque.
Et quand ils arrivent dans la maison de vacances Marcel et Paul se montrent particulièrement cruels envers les insectes avec une fascination devant leur agonie et leur déception face à une mort trop rapide.

L'enfance est aussi le moment propice de s'identifier à une grande personne, de l'admirer, de vouloir lui ressembler.
Le père de Marcel, instituteur, est presque un héros pour lui. Il doit être le premier en tout. Alors quand l'oncle Jules se met à lui enseigner l'art de la chasse, le petit garçon voit s'effondrer devant ses yeux toutes ses convictions. Son père n'est plus le meilleur, le plus fort, il se fait houspiller par Jules. Il devient à son tour un élève et ça, Marcel ne l'accepte pas. Il en est blessé, honteux, humilié.

Paul, le petit frère, m'a bien fait rire. Tout petit qu'il est et déjà si malin. Eh oui il l'avait vu le manège de Joseph et de l'oncle Jules, pour ne pas emmener l'enfant à l'ouverture de la chasse, et les carniers cachés dans le placard de la cuisine. Marcel découvre alors les mensonges dont sont capables les adultes.

" Il était bien joli ce chemin de Provence. Il se promenait entre deux murailles de pierres cuites par le soleil, au bord desquelles se penchaient vers nous de larges feuilles de figuier, des buissons de clématites, et des oliviers centenaires." ( Citation du livre )

Un récit empli de jolies descriptions et de tendresse, ce qui n'est pas sans rappeler les souvenirs de Christian Signol ou d'autres auteurs. Ça donne envie de retomber en enfance, de passer son été dans cette jolie maison sur un coteau entourée d'oliviers et d'amandiers, d'ouvrir les volets au petit matin et de découvrir un ciel qui promet une chaude journée qui va s'éterniser. Et comme elles nous paraissaient longues les journées de vacances lorsque nous étions enfants !

Un joli roman qui sent bon la Provence, le soleil, le chant des cigales sous les pins, le thym et la lavande.
Une balade nostalgique dans le passé, dans les pas d'enfant de Marcel dont on n'oubliera pas la fameuse scène où il brandit avec fierté les deux bartavelles abattues par Joseph, et par la même occasion la gloire de son père.


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