AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Belykhalil


Ce livre m'a chaudement été recommandé par une collègue de travail alors que je lisais la quatrième de couverture, assez indécise quant à le prendre ou pas.

Plus qu'un livre sur les malformations, les handicaps ou la tolérance, ce roman est une belle leçon de vie ; celle d'un enfant finalement comme les autres, même si ça ne se voit pas, de sa famille qui lutte pour que le regard des autres ne parvienne pas à l'isoler et à le faire se sentir différent.

J'ai beaucoup apprécié le choix de ce thème, car il faut avouer que ce n'est pas évident pour un écrivain de choisir comme héros un enfant souffrant de malformation faciale dans un monde tout ce qu'il y a de plus normal. Notre petit héros n'a vraiment rien de plus que ce que la nature lui a donné : pas de pouvoir, pas d'intelligence supérieure, pas de protecteurs issus de son imagination, pas d'infortune familiale qui puisse attendrir le lecteur. Non, c'est juste un adolescent un peu railleur, un peu râleur, parfois égocentrique, bref un adolescent en pleine crise d'ado qui découvre que le monde est encore moins rose qu'il ne l'imaginait.

De ce côté, l'auteur ne l'épargne pas. le livre est divisé en plusieurs narrations, ce qui permet au lecteur d'avoir le point de vue de tous ceux qui côtoient August. Ici, pas de place pour des idées mielleuses, l'auteur a donné le ton dès la quatrième de couverture: Quoi que vous imaginiez, c'est sans doute pire. Aucun des personnages n'a donc le cran de dire que le jeune garçon est beau où je ne sais quoi de délirant. Ils avouent tous le choc de la première rencontre, puis des suivantes, jusqu'à ce que leur cerveau ait tout simplement accepté la différence de l'autre. R. J. Palacio montre sans ambages que la tolérance n'est jamais instantanée. L'esprit humain est ainsi fait qu'il a besoin d'être accoutumé à une chose pour la considérer comme normale et passer outre. Chaque personnage apporte donc sa pierre à l'édifice, car l'écrivain prend soin de créer des protagonistes profonds avec des objectifs et des opinions divergentes. Les parties se différencient par le style et les sujets abordés : August est toujours au centre de l'histoire, mais n'en est pas pour autant le sujet principal en permanence.

Ma seule déception est la fin du roman. J'avais été séduite par le ton réaliste de l'ensemble du titre, et la fin me semble un peu trop parfaite. On peut certes donner un autre point de vue aux gens, leur donner à réfléchir et croire en la bonté naturelle de l'homme, mais de là à modifier le mode de pensée de tout un lycée en quelques mois… Je trouve que cela relève un peu trop de l'utopie et qu'on en perd de vue la justesse jusqu'ici au centre du roman.
Lien : https://belykhalilcriticizes..
Commenter  J’apprécie          22



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}