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Critique de Soleney


Ce tome-ci a suscité beaucoup de déception à sa parution. D'une part parce que les fans ont attendu trois ans pour sa sortie, et d'autre part parce que l'auteur a finalement décidé de faire une tétralogie, et donc de ne pas leur donner de dénouement tout de suite. Ainsi que, logiquement, de rajouter quelques longueurs pour combler.

Et des longueurs, il y en a ! Je trouvais déjà que les descriptions étaient un peu trop présentes dans les deux premiers volumes, mais celui-ci remporte la palme. Jusqu'à présent, tous les chapitres se sont montrés utiles. C'est avec Brisingr que je commence à me poser la question de l'intérêt de certains – et notamment du deuxième, « Autour du feu de camp ». Mais aussi, plusieurs paragraphes auraient pu être retirés (notamment le passage dans la forêt de pierre des nains, ainsi que la recherche de l'arme promise par Solembum au pied de Menoa), et le livre aurait perdu 200 pages que l'histoire n'aurait rien perdu en qualité.

Autre remarque : l'auteur emploie beaucoup de raccourcis narratifs pour se simplifier la tâche et c'est très désagréable.

Toutefois, la quête d'Eragon commence enfin à avancer. Sa revanche arrive à son terme, et les révélations de l'auteur à la fin du tome précédent nous font voir le héros différemment. D'ailleurs la plupart des personnages vont devoir relever des défis : Nasuada, Elva, Orik, et surtout Roran… Tous vont en baver et c'est intéressant de constater que leur réaction face aux épreuves prouve qu'ils ont évolué. La plupart se sont endurcis – je me suis amusée à comparer la Nasuada du premier volet à celle de ce tome, et elles n'ont plus grand-chose en commun.


Mais Christopher Paolini approfondit deux thèmes qu'il ne fait qu'effleurer dans les deux premiers tomes : la politique et la religion. Ce sont des sujets que je trouve particulièrement intéressants dans les littératures de l'imaginaire parce qu'elles renvoient au réel tout en permettant d'envisager les problématiques sous un autre angle et dans un autre contexte. Eragon se confronte pour la première fois à la politique clanique des nains – qui ressemble quelque peu à notre démocratie – et s'exaspère de sa lenteur d'exécution alors que tout s'effondre autour d'eux. De l'autre côté, la lutte de Nasuada pour conserver le soutien des Vardens et de ses alliés m'a captivée. C'est une femme forte, capable de prendre des décisions très rapidement et de s'adapter aux pires situations.
Eragon est aussi pour la première fois mis face aux religions de toutes les cultures. Sans rejoindre l'athéisme des elfes, il ne se retrouve dans aucune croyance, et se demande quelques fois pourquoi une seule foi devrait détenir la Vérité alors que toutes prêchent leur authenticité. Mais si toutes ont raison, alors toutes ont tort ! Or, comment des milliers de personnes pourraient se tromper ?

En définitive, je suis déçue de ce troisième volet, mais moins que ce que je m'attendais. Même si le passage d'Eragon chez les nains est long, il est nécessaire. Même si la quête de l'arme cachée prend du temps, elle est nécessaire. Il est juste vraiment dommage que l'auteur ait voulu trop en rajouter : ses protagonistes sont si intouchables et surpuissants que cela fausse la crédibilité de l'histoire. Il aurait pu en jouer, mais son écriture est (trop ?) réaliste : en s'attachant à décrire des détails inutiles qui ne sont là que pour améliorer la visualisation des scènes, il contrecarre l'exagération des exploits héroïques d'Eragon ou de Roran.
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