AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ildibad


La lettre encyclique s'adressant au monde aussi bien qu'au croyants, sa lecture et sa critique sont intéressantes dans la perspective des négociations du climat fin décembre 2015.

A ce moment, on pourra se rendre compte de l'influence gardée par le Pape sur les décideurs politiques et sur la société en général, grâce aux positions défendues par les négociateurs.

On a dans les mains un ouvrage travaillé, réfléchi, conçu pour provoquer la réflexion d'un très large public, tant par son style simple, que par sa structure et l'étendue des sujets traités.

L'encyclique est divisée en 6 chapitres, les chapîtres impairs s'adressant à tout un chacun, tandis que les chapitres pairs recadrent le propos par rapport à la doctrine de l'Eglise.
Les chapitres sont :
- Pollution et changement climatique
- L'évangile de la création
- La racine humaine de la crise écologique
- L'écologie intégrale
- Quelques lignes d'orientation et d'action
- Eductation et spiritualité écologique.

Le Pape prend soin de documenter son propos. En effet, son discours est très radical, remettant en cause, entre autres, le consumérisme galopant, les pratiques des croyants et de l'église, la spoliation des pauvres, les rapports de domination et la destruction de l'environnement.

Il lui faut donc s'assurer de ne pas apparaître en totale rupture avec son Eglise, ni avec la socité civile. Il cherchera donc dans les parties spirituelles à s'allier les sources tirées de la bible, de ses prédécesseurs, de divers synodes d'évèques en provenance tant des pays riches que des pays pauvres. de la société civile, il cherchera les sources scientifiques étayant le changement climatique.

Il prèche pour une décroissance des pays riches, un juste partage des richesses et des ressources.

Il prêche également pour un abandon de la consommation pour la consommation et le retour à un goût de la contemplation et du beau.

Le ton est souvent dur et sans concession. On y retrouve des accents altermondialistes très marqués. Il condamne sans appel le hold up des richesses au profit de quelques uns sur l'immense majorité ainsi que le discours du libre échange justifiant toutes formes de domination et de violence.

Côté spirituel, il prêche pour un retour à plus de contemplation, plus de quête du beau.

S'adressants aux catholiques, il prêche une nouvelle spiritualité, tellement en rupture qu'il n'hésite pas à parler de re-conversion.

Le non-catholique y retrouve des similitudes avec les movements de solidarité ouvrières et paysannes, de la contemplation boudhiste, ou encore des influences du stoïcisme aurélien.

Son appel à l'humanité dans son ensemble est que, sans sens du bien commun, sans contemplation et recherche du beau, il ne peut y avoir de véritable changement de cap de l'humanité.

Dans l'ensemble, je peux adhérer à cet appel avec la limitation qu'il ne me semble pas indispensable de lier cet appel à une quelquonque spiritualité.

C'est évidemment dans l'espace laissé par cette limitation que se trouve les pommes de discorde laissées par quelques positions qu'il ne peut s'empêcher de prendre sur des thèmes favoris à l'église.



Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}