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Critique de LeScribouillard


Je comprends pas... Tout aurait dû me plaire, là-dedans...
*finit son verre cul sec* Tout aurait pu me plaire, parce que l'auteur est bougrement doué. Et ça se sent tout de suite. Mais malgré tout, là où je veux en venir, c'est qu'il y a du bon et du mauvais partout. Surtout du très bon, mais moins de bon que ce que je m'attendais.
Rien que la couverture. Elle est magnifique, comme presque toujours avec Bragelonne, le corbeau provenant de la version anglaise est super bien dessiné, les polices sont au top... Mais on s'attend à une ambiance plus fantastique que fantasy. Et même si c'est de la dark fantasy, je m'attendais à un machin peut-être plus sinistre. Et un brin plus nerveux.
Parce que oui, le premier niveau où ça fâche, c'est le style. Il est posé et descriptif, c'est très bien. Simplement, à décrire tous les états d'esprit et à consigner la moindre réflexion des personnages en discours indirect libre ne fait que renforcer une impression de lenteur sous-jacente qui vient perturber votre lecture. Et je ne sais pas pourquoi, mais toutes les dix pages, il y a une expression du genre "comme une mère dit à son enfant de...", "comme un enfant fait...". Je ne sais pas si Tom Holt venait d'avoir son premier enfant, mais on dirait que ça le travaillait !
Ensuite, le worldbuilding. On est dans un monde post-médiéval, mais on n'est pas vraiment dans le pseudo-XIXe siècle que je m'imaginais. Il y a des usines, il y a de l'industrie, mais il n'y a pas d'armes à feu. Alors, pourquoi pas, mais j'ai l'impression que c'est pour que l'auteur nous étale encore une fois son savoir-faire sur les épées.
Il n'empêche, le reste du monde est très crédible. La politique est bien rendue, on s'intéresse à des métiers plutôt rares en fantasy, on décrit leur fonctionnement avec minutie, on est dans ce qu'on pourrait appeler de nos jours de la hard-fantasy. Les seuls trucs qui froissent un peu l'ensemble, c'est que certaines personnes semblent avoir une longue espérance de vie alors que les conditions ne sont pas excellentes et qu'ils doivent souvent se battre pour survivre ; et que la magie, si elle ne part pas en couille, reste assez incompréhensible.
L'intrigue... Je suis pas sûr d'avoir tout compris. Il y avait trop de trucs en même temps à cause de la surenchère du mystère, il fallait se servir de sa jugeote des fois pour saisir des trucs qui semblent complètement illogiques, même pour les personnages. Et puis il y a les arcs narratifs qui ne servent presque à rien ; celui sur la maison Falx, par exemple. J'aurais bien aimé savoir ce qu'il mettait dans ses lettres, ce grigou ; au lieu de ça, on s'en sert juste pour rencontrer Tazencius.
Ce qui me fait venir aux personnages. Comme pour la plume (de corbeau !), ils sont froids, distants, calculateurs. Ce n'est que dans la douleur qu'on s'identifie à eux. Et encore ! Et encore... C'est que vers la fin qu'on en croise vraiment un pour qui on ressente de l'attachement, Halder. Attention, hein. Je vous dis pas qu'ils sont mauvais non plus. J'ai adoré Tazencius. On sait jamais ce qu'il mijote, il a l'air bon en apparence, et on se demande si au final c'est pas un peu lui la victime, sauf qu'il n'a strictement aucun scrupule, ce qui le rend encore meilleur. Ensuite, qu'ils se manipulent comme ça, c'est normal pour du grim & gritty, d'autant plus qu'on évite l'habituel aspect vulgaire. Mais bon sang... Ils réfléchissent toutes les cinq minutes, ils décrivent tout ce qu'ils font, ils ne veulent jamais montrer leur humanité ! Heureusement qu'il y a l'humour noir par-dessus, d'autant plus que l'auteur peut se montrer très fin.
Il y a plein d'autres bonnes choses, maintenant que j'y pense. le truc de mettre constamment des corbeaux, ça créée une attente chez le lecteur ; on pense avoir saisi son jeu, on sait qu'à tel passage, il y en aura forcément un. Et des fois, il s'amuse à le frustrer en n'en mettant pas, pour nous faire douter un peu plus d'avoir bien compris son jeu et ses règles. Ensuite, l'univers est très précis (quel dommage qu'il n'y ait pas de carte !), les dogmes religieux très bien imaginés jusque dans leur philosophie... N'empêche que cette lecture risque aussi bien de vous faire adorer que de vous décontenancer complètement. Alors, je pense que je lirais le tome 2, mais pas de sitôt. Espérons qu'il y aura plus de peps.
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