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Critique de kielosa



Comme la curiosité ne relève pas d'un monopole exclusif féminin, c'est cette qualité humaine qui m'a incité à me commander cet ouvrage....pour des raisons évidentes : un homonyme ! Nous ne sommes pas de la famille, du moins pas à ma connaissance et si oui, cela risque de remonter au temps d'Astérix. En fait, je n'ai pas l'honneur de connaître personnellement ce jeune professeur documentaliste de même pas 40 ans, spécialiste en audiovisuel et communication, chargé de cours à Strasbourg. Les Parmentier célèbres ne se ramassent pas à la pelle. Il y a eu Antoine (1737-1813), pharmacien militaire et hygiéniste français, surtout connu pour sa promotion de la pomme de terre et dont j'ai, comme gosse, découvert le portrait dans un vieux Larousse illustré de mes parents. Et puis, Koene Dirk Parmentier (1904-1948), qui à part son origine hugeunote était un chef commandant pilote de la compagnie aérienne KLM, que tout le monde connaît aux Pays-Bas, et qui est mort dans un accident d'avion à Prestwick en Écosse à l'âge de 44 ans.

À cause d'Antoine, du potage et hachis parmentier, j'ai souvent eu droit à toutes sortes de fines remarques. Ce qui est incroyable, mais rigoureusement vrai, c'est qu'à la commission des transports et de la politique régionale du Parlement européen, à un moment donné, les 4 fonctionnaires avaient un nom de famille qui ressortait de la rubrique culinaire. Mes collègues s'appelaient : P. Gallo comme coq en Italien, David Dewar comme le whisky et G. Gelée comme la gelée !

La lecture des 2 premières nouvelles, "Un rêve érotique" et "La tarte aux quetsches" ne m'a pas emballé. Mais cela est typique pour des recueils de nouvelles, fatalement il y en a qui plaisent moins ou auxquelles on n'arrive pas à accrocher, faute d'être dans la bonne ambiance. J'ai donc fait autre chose et après mon excursion en Extrême-orient, le Procès de Tokyo et les criminels de guerre nippons, j'étais content de retrouver "Solitudes" .

La 4ème des 9, intitulée "C'était un samedi" m'a réconcilié avec mon achat. Elle fait honneur au titre du recueil. Car c'est bien de solitude qu'il s'agit.
Le jeune Gaétan est monté à Paris où il occupe un job qui lui botte avec d'autres jeunes. Son chef est satisfait de lui et il est bien payé. Seulement, 6 mois plus tard, il se rend compte qu'il n'a aucun contact autre qu'avec ses collègues et dans un cadre purement professionnel. Jusqu'à ce fameux samedi, où il rentre de faire ses courses hebdomadaires et les bras pleins, ne trouve pas ses clés. Une jeune voisine de palier aux yeux bruns clair, les lèvres fournies et bien en chair, l'aide à entrer. Ils ne s'étaient jamais parlé, mais il a entendu que cette Sandrine Marcoli a bon goût, puisqu'elle écoute Led Zeppelin et son "Stairway to heaven". Sans qu'il s'en rende complètement compte, c'est le coup de foudre ! Il ne pense plus qu'à faire plus ample connaissance, mais comme il est timide la question qui le turlupine tient en un mot : comment ? À vous de découvrir si Sandrine et Gaétan deviendront un jour un couple.
La description des différents plans que Gaétan échafaude pour aborder sa dulcinée pour ne pas l'effrayer, être à la hauteur et surtout ne pas la perdre à jamais, est très réussie.

La suivante nouvelle "À l'extérieur du mur" est peut-être celle qui m'a plu le plus. Emmanuel Parmentier y a exceptionnellement bien capté les sentiments contradictoires d'un prisonnier la vieille de sa libération. Christian, dans sa minuscule cellule, est envahi par une peur qui se rapproche de la panique du lendemain et du monde à l'extérieur de cette prison. Il est vrai qu'il n'a ni famille, ni amis qui l'attendent, tandis qu'en taule, il y a Jojo et Charlie qui partagent sa cellule horrible et avec qui il a fini à se lier d'une certaine amitié. En somme, cette nouvelle est une variante du titre : la peur de la solitude !
Cette histoire m'a rappelé les propos d'un jeune prêtre qui pendant mes études à Louvain occupait une chambre voisine dans une maison d'étudiants et qui à titre bénévole assistait l'aumônier de la grande prison centrale de cette ville. Parfois très tard, il venait me voir, totalement déçu par certains événements : sa déception profonde à propos d'un prisonnier qu'il croyait avoir bien préparé à sa libération, mais qui avait réintégré sa cellule au bout de seulement 2, 3 jours !

Une autre nouvelle "À la dérobée" a comme personnage principal un homme proche de la cinquantaine, en retraite de l'armée, qui est devenu gardien de prison par peur de la solitude, des journées interminables sans avoir rien à faire et sans ses camarades du régiment. Pendant le service, sans le vouloir, il fait la connaissance de la soeur d'un prisonnier. Adélie est on ne peut plus différente de lui : jeune, intelligente - elle prépare un doctorat en psychologie - et d'une rare beauté. le rapprochement entre ses 2 individus est raconté avec tact, sans fausses notes, et tient le lecteur en haleine.

Il y a chez cet auteur un solide potentiel : une plume habile et une sérieuse dose de psychologie. Avec le temps et un peu d'efforts peut-être bien qu'Emmanuel, après Antoine et Koene Dirk, deviendra le troisième illustre Parmentier.
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